Douzième Esquisse

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Le réveil fut difficile ce matin là. Les souvenirs de la veille me tourmentaient encore et le vin m'était très vite monté à la tête. Finalement nous avions dormis chez prozio (oncle) Lino, nonno étant complètement saoul et nonna trop fatiguée pour prendre le volant. Lino avait insisté pour que nous prenions le petit déjeuner avec eux et nonno avala le sien à la vitesse de la lumière, ne souhaitant pas s'éterniser davantage chez son frère. Manifestement, les relations entre ces deux là ne s'arrangeront pas de sitôt. Je pense que mon grand père soupçonne secrètement d'avoir des vues sur ma grand mère. Je trouvais ça mignon et surtout drôle. Toutefois, il me tardait de retourner à Vérone.

« Ô belle Juliette,
Je vous attendrai ce soir sous votre balcon.
Roméo »

Un large sourire béa creusa mes joues et je sentis mon cœur tambouriner dans dans ma poitrine en plus d'une nuée de papillons dans le ventre. Tandis que mes joues s'empourpraient, mon grand père me dévisagea du coin de l'œil dans le rétroviseur.

-Pourquoi tu rougies, Bella ?
-Pour rien, Nonno.
-Aaah... soupira ma grand mère, Amore !
-Amore ???? Renchérit mon grand père. Bella, tu as un ragazzo (petit-copain)??
-Quoi ? Mais... pfff... hein ? De quoi tu... vraiment ! Balbutiais-je.
-Mattia, tu l'as met mal à l'aise !

Nonna lui frappa gentiment l'épaule, son rire fendant l'air.

Le soir en arrivant, je me précipitai sous la douche pour me rafraîchir tant la chaleur était étouffante, enfilai ma robe et mon gilet blanc et soufflai un grand coup un large sourit aux lèvres en enfilant mes spartiates. Nonna m'embrassa les joues avec ferveur tandis que mon grand père restait derrière, les bras croisés à m'inspecter de haut en bas. Je lui accordai un petit bisou sur la joue, leur souhaitai une bonne soirée et me dépêchai de rejoindre le point de rendez-vous. Mon cœur battait à tout rompre, j'avais les mains moites mais j'étais extatique malgré tout. Sur place, il y avait quelques femmes qui écrivaient des lettres qu'elles laissaient dans les murs, certaines riaient sous le balcon, mais je n'avais aucun signe de Tom. Je m'étais alors assise sur un des bancs, plutôt à l'écart des autres puis regardaient les gens défiler, arriver et partir, le soleil se coucher petit à petit et l'air devenir un peu plus frais. Au fur et à mesure, la place se vida, le ciel devint noir et je me retrouvai seule, comme une idiote, les mains gelées et complètement désabusée. Je pinçais les lèvres de mécontentement, je n'étais pas en colère, j'étais déçue, très déçue.

-Ma douce Juliette, n'étais-tu pas censée m'attendre sur ton balcon ? Comment puis-je décemment de te courtiser d'ici !?

Cette voix résonna au-dessus de ma tête et je vis Tom, tout sourire, perché sur le balcon, vêtu d'un élégant costume. Mais à mon air décrépit, le sien changea rapidement.

-Tout va bien ?
-Ca fait des heures que je t'attends tu sais.
-Je suis sincèrement désolé je... attends j'arrive.

Je l'entendis descendre en courant les marches de la maison et arriver d'un pas vif à ma hauteur. Il prit mes mains dans les siennes et planta son regard dans le mien, un air véritablement désolé.

-Je ne voulais pas te faire attendre, mais il y avait un peu trop de monde et je voulais vraiment faire les choses bien.
-Bien ? C'est-à-dire?
-Eh bien... étant donné que tu n'es pas sur le balcon... peut-être commencer par ça..

Ses mains glissèrent doucement dans le creux de mon dos, me rapprochant de le lui et il posa tendrement ses lèvres sur les miennes. Je sentis comme une vague d'émotions m'envahir ou plutôt me submerger. J'avais de l'électricité dans les doigts et ce besoin irrépressible de me fondre en lui. Ses lèvres se posèrent une dernière fois à la commissure des miennes puis il m'accorda un sourire timide.

Linked - Tom HollandWhere stories live. Discover now