Première quête

03- Autour de la table

Quelques heures plus tard Mia m'appelle pour le dîner. Le pire moment de la journée vu que je suis obligée de participer à ce repas. J'éteins mon ordi avec une grimace sur le visage. Je descends lentement les escaliers et atteint la salle à manger. Mia et Frida dresse la table, je les rejoins et Antonio arrive quand tout est prêt. Le repas commence dans le silence, un silence pesant, ou est-ce le regard d'Antonio qui est pesant.

Il me fixe depuis le début du repas. Je reste neutre, comme si rien ne se passe autour de moi. Mais à l'intérieur je suis frustrée. Je ne peux m'empêcher de ne pas me sentir à ma place. Cette famille n'est pas la mienne, qu'est-ce que je fous ici ?

- Tina ?

Je sursaute en entendant mon prénom. Je lève les yeux vers mon oncle.

- J'ai remarqué que tu es très souvent enfermée dans ta chambre. C'est comme si tu n'étais jamais dans la maison. Je peux savoir pourquoi ? C'est ta tante qui te met la pression ?

Je lance un rapide regard à ma tante. Elle regarde son mari, les sourcils froncés. Quant à Mia, elle me regarde moi. Ils attendent une réponse de ma part. La tension monte autour de la table et ça me stress.
Mes mains se mettent soudainement à trembler. Je les glisse sous la table et essaie de garder le contrôle sur mes émotions.

- Tu préfères qu'on ait cette discussion seul à seul ? Reprend Antonio.

Je secoue négativement la tête. Mes mots restent coincer dans ma gorge. Une boule se forme dans mon ventre. J'ai envi de disparaître sous terre.

- Cette discussion, tu dois l'avoir avec moi d'abord. C'est ma nièce, la fille de ma sœur, bien sûr que je ne lui met aucune pression. Valentina a la même place que Mia dans cette maison. Arrête de chercher des excuses pour me mettre hors de moi putain.

Sur ces mots, Frida quitte la table et sort de la pièce. Mon cœur se déchire dans ma poitrine. Cette scène me rappelle des mauvais souvenirs, des souvenirs que j'aimerais effacer de ma mémoire.

Flash back:

« Tina 9 ans

- Je ne veux pas que cette bâtarde dorme dans ma maison. Toi et ta nièce sortez de chez moi.

Le père de Mika et Alan hurlait dans la cours. S'adressant à ma tante, la deuxième sœur de ma mère. Il veut que je m'en aille. Il ne veut pas de moi. Qu'est-ce que j'ai fait cette fois ? J'ai encore tout gâcher. Ils se disputent à cause de moi. Je ne suis qu'une merde, un déchet. Même mes parents ne veulent pas de moi.

Mes larmes coulaient en cascade alors que ma tante continuait d'encaisser les injures de son époux. Elle me défendait et le suppliait de nous laisser dormir chez lui cette nuit. Il était au moins trois heures du matin. Les cries ont dû réveiller les voisins.

Soudain une main agrippe mon bras. Mon oncle me traîna jusqu'à l'extérieur et je me jeta sur le trottoir. Ma tante accouru aussitôt. Elle aussi pleurait. Elle m'aida à me relever et enleva la poussière sur mes vêtements.

Cette nuit nous avions dormi dans sa voiture. Moi sur la banquette arrière et elle sur le siège conducteur. »

Fin du flashback.

Je ne voulais pas que le même schéma se reproduit ici. Je ne voulais pas être la cause de leur séparation. Mais c'est exactement ce qui est entrain d'arriver et ça me rendait malade.

Au lieu de la tristesse, je ressentais de la colère. De la colère envers moi-même. Je quitte aussi la table et vais m'enfermer dans ma chambre.

Merde

Merde

Merde

Je mets un coup de poing dans le mur qui manque de détruire mes phalanges. Mais ça ne servait à rien. Je savais plus ce que je faisais. Je voulais juste faire sortir cette rage. Je bouillonnais de rage. Cette fois c'est ma tête qui se prend le mur. J'avais besoin de me faire mal pour me calmer. Aucune douleur ne pouvait remplacer celle que j'ai accumulé pendant toutes ces années. Ma tête cogne une deuxième fois le mur et mes larmes s'échappent de mes yeux.

Mon corps tout entier tremble. J'ai l'impression de devenir folle. Je ne contrôlais plus mes actions et la corbeille se retrouve propulsée dans le mur. Mes ongles griffaient ma peau qui prenait une teinte rougeâtre. Ma mâchoire me faisait mal tellement je serai les dents.

Pourquoi j'y arrive pas ?

Je voulais arrêter mais mon corps ne me répond plus. Je tirais mes cheveux à en arracher quelques mèches.

Ça suffit

Je fini par m'écraser sur mon lit. Le corps tremblant, je me recroqueville sous la couette. Vidant mon corps des larmes qu'il a retenu depuis un mois. Ma dernière crise date bien d'un mois. Avant ça m'arrivait beaucoup plus souvent, à savoir une ou deux fois par semaine. Mais j'ai appris à les gérer, les refouler. Personne ne sait ce qui m'arrive, je n'ai pas envie qu'on me prenne pour une dégénérée.

La porte de ma chambre s'ouvre. J'essuie discrète mes larmes sur le drat et fais semblant de dormir. Cela expliquerait mes yeux rouges. Je sais déjà que c'est Mia, c'est la seule qui entre dans ma chambre sans frapper. J'ai déjà essayer de protester contre ça mais... elle est bornée.

- Tina ?

Je ne dis rien, espérant qu'elle parte en voyant que je dors. Mais elle s'assoit sur mon lit et secoue mon dos.

- Quoi ? je grommelle.

- J'ai trouvé un film super génial. Ça te dit qu'on regarde ensemble ?

- Non.

Je me redresse au même moment. Mia hausse les épaules et s'apprête à partir mais je la retiens.

- Tu ... tu ne m'en veux pas ? Je dis, hésitante.

- Non, je vais la regarder seule. Sale aigri.

- Je ne parle pas du film. Enfin... tes parents se disputent à cause de moi.

Elle secoue doucement la tête en s'approchant de la porte.

- Ils se disputaient bien avant que tu ne viennes habiter ici. Au passage, tu as une plaie sur ton front.

Je plonge mon regard dans le sien, essayant de savoir si elle est sincère avec moi. Mais c'est impossible de lire en elle. C'est un livre fermé. D'habitude je cerne assez vite les gens autour de moi, mais c'est impossible pour certaines personnes.

- Ne te prends pas la tête avec leurs histoires. Papa m'utilisait aussi pour atteindre maman. Et Tina soigne toi, tu ne traînes pas avec moi avec ça sur ta gueule.

Elle quitte ma chambre en claquant la porte. C'est plus facile à dire qu'à faire. Niveau famille, je ne peux pas ne pas me prendre la tête. J'ai peur de briser cette famille aussi. J'ai peur d'être la cause de la séparation de leur couple, d'être encore rejetée. Même si j'essaie de me faire toute petite dans cette maison j'arrive quand même à créer des disputes. Rien que ma présence dans une pièce est comme un gaz toxique qui se propage dans l'air.

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NDA

Que pensez vous de la relation que Tina entretient avec Mia ?

Pensez-vous que le problème de la famille vient de Tina ?