26- Journée catastrophique

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- Comment ça tu me connaissais ?

Je fronce les sourcils. Il me connaît d'où ? Comment ? Et comment ça se fait que moi je ne le connaissait pas. Je me posais un tas de questions alors que lui restait silencieux. Dois-je me méfier de lui ? Peut-être que je lui ai fait confiance trop vite. Putain je suis conne.

- Je t'ai déjà obser... vu plein de fois devant ton lycée quand je passais. La première fois c'était un hasard mais depuis ce jour j'arrivais pas à te sortir de ma tête. Tu... tu lui ressembles tellement j'ai cru que c'était elle.

Je fronce encore plus les sourcils. De qui il parle ?

- Elle ?

- Oui... euh... Ma-

La sonnerie de mon téléphone l'interrompt. Je jette un rapide coup d'œil et vois que c'est Frida. Merde il est quel heure ? Je décide de ne pas répondre sinon je vais paniquer et dire n'importe quoi. Je regarde par la fenêtre et remarque qu'il fait nuit. Je n'ai pas vu le temps passer et maintenant je suis dans la merde. En plus ma moto n'est même pas là comment je vais faire ?

- Qu'est-ce qui se passe ? Me demande Angel en me voyant paniquer.

- Je donne rentrer tout de suite ou je me fais défoncer par ma tante.

J'en profite pour ranger mes affaires. Comment je vais expliquer mon retard et surtout le bleu sur ma joue ?

- Ta moto est devant la porte. Tu crois que tu peux rouler toute seule ?

- Oui, j'ai juste un peu mal mais ça va.

- T'es sûre de ne pas vouloir porter plainte ?

C'est pas que je ne veux pas voir Brad en prison mais je vais devoir expliquer ce que je faisais chez lui. Je me souviens encore des paroles de ma mère. Je ne dois pas créer de problème ici.

- Oui, j'en suis sûre. Merci beaucoup Angel. Tu... tu m'as sauvé.

Il s'approche de moi et prend mes mains dans les siennes.

- Je serais toujours là pour toi ma petite étoile.

Mon cœur palpite dans ma poitrine. C'est un rêve, une illusion, un mensonge. Je ne peux pas être aussi proche avec lui en si peu de temps. Pourquoi je dois revenir à la réalité maintenant ? Cette phrase j'ai toujours voulu qu'on me le dise. J'ai toujours voulu que quelqu'un soit là pour moi peu importe dans quel état je suis. Avec le temps je me suis rendue compte que cette phrase était un pur mensonge, trop de charge, de responsabilité. On n'en vient jamais au bout. Je le sais parce que j'ai essayé d'être là pour les autres. J'ai prononcé cette phrase beaucoup de fois sans pour autant tenir la promesse qui en découle.

C'est peut-être pour ça que les croyants sont en paix. Parce qu'ils croient en un créateur qui veille sur eux et les protège. Ils pensent que tout ce qui leur arrive est la volonté de ce créateur pour mieux l'accepter.

Sauf que moi je n'ai jamais eu la foi.

- ...je dois partir.

Je retire ma main et sort de la maison. Je trouve ma moto devant la porte comme il l'a dit. Je le vois sortir aussi et je me dépêche de mettre mon casque et de partir.

Cette journée était... catastrophique avec une touche de merveille. Je sais maintenant pourquoi le sourire constant d'Angel me paraissait faux. Il a perdu si brutalement sa famille. Du jour au lendemain il s'est retrouvé seul et orphelin. Comment il a pu guérir de ça ?

J'arrive chez moi. Avec un peu d'appréhension j'entre au salon et trouve Frida, l'air vénère, assise sur le canapé. Quand elle me voit elle écarquille les yeux ?

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