|| PASSION OU POUVOIR || [T1]

01. 𝑅é𝑢𝑛𝑖𝑜𝑛 𝑑'𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠

01. Réunion d'affaires

Mira

Retour dans le présent

New York, POP Night-Club

14 h 00

Assise sur mon siège en cuir noir, je m'amuse à me balancer de gauche à droite tout en essayant de prêter attention à leurs stupides conversations. Pour des hommes dits puissants dans leurs milieux, je trouve leurs conversations aussi pertinentes que celle d'un groupe de femme au foyer qui compare les marques de lessive entre elles. L'un d'eux démontre même mes dires.

— Ma femme a dû faire la moitié de la ville pour trouver le meilleur détachant, pour nettoyer l'ensemble de lacrosse de notre fils qu'il a salis lors de son dernier match, dit l'un des hommes en rigolant dans son trois pièces prêt à craquer s'il a la mauvaise idée de se baisser en avant, sur le côté ou même juste de respirer.

Qu'est-ce que je disais, pathétiques. Des grandes conversations sur des produits ménagers, et c'est censé être eux le sexe fort.

Les mêmes qui s'agenouillent le smoking baissé devant une paire de seins et les mêmes, qui prétendent que la place de la femme est à la cuisine.

Mensonge ! Ma place à moi est à la fois partout et nulle part, je vagabonde en brûlant tout sur mon passage.

Peu importe où ma véritable place doit être, à cet instant précis, je suis l'unique femme qui siège à la table des plus puissants hommes de New York. Du sang et des larmes ont été coulés pour que je puisse y être et survivre. Alors aussi barbant que soit le sujet, je me dois d'être concentrée.

J'ai beau être meilleure qu'eux dans ce que je fais, ce n'est pas suffisant. Malheureusement, nous possédons tous 46 chromosomes répartis en 23 paires et moi je possède la paire XX. Ma grand-mère m'a dit un jour « les hommes n'ont pas peur des femmes, mais ils ont peur des femmes puissantes et intelligentes, c'est pourquoi depuis la nuit des temps ils nous endoctrinent à penser que nous sommes faibles ».

Ma grand-mère, une femme spéciale est pas toujours dans le bon sens. Elle excellait plus dans son travail qu'en matière d'éducation. Son entreprise, c'était toute sa vie.

Dommage que je ne doive tout détruire par mépris d'une seule personne.

Les fumées provenant des cigares cubains me ramènent à la réalité, ainsi que les paroles de Mr propre :

— Moira m'écoutez-vous ? je hoche la tête. Viendrez-vous au prochain tournoi de mon fils ? Il affrontera la meilleure équipe de la ligue pour le championnat d'État, dit-il avec fierté.

— Bien sûr que je viendrais M. Rossi.

Je marque une pause semblant réfléchir.

— Malheureusement, je viens de me souvenir que mon emploi du temps ne me le permettra pas, je serais à l'étranger. J'aurais aimé encourager Roméo avec passion depuis les gradins, vous m'en voyez navré. Mais je suis sûre qu'il sera épatant, il doit avoir une bonne endurance, je dis avec un large sourire. Et pas votre prédilection à l'obésité morbide j'espère, je dis cette fois tout bas.