33. 𝑊𝑎𝑛ℎ𝑒𝑑𝑎

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33. Wanheda




Mira




J'ai grandi dans un monde chaotique où le bain de sang, c'est le mot d'ordre. Mais j'ai aussi grandi dans le luxe, dès petite on m'a appris à comment me comporter en société, quel couvert utiliser et comment danser lors des bals. Hormis la gymnastique et les cours de langue, j'ai aussi eu le droit à des cours d'équitation, de piano, de guitare, de chant etc..

Mon grand-père a toujours été un criminel distingué, mais aussi le propriétaire de chaînes d'hôtel, de restaurant. C'était et c'est un homme d'affaires, qui m'a vite fait plonger dans le monde des privilégiés. Je devais constamment bien représenter la famille, être bien coiffé et habillé, côtoyer des gens de notre rang social et bien sûr l'accompagner lors des événements. C'était dur pour moi au début, en m'installant définitivement à New-York, je suis devenue instable. Toujours à cran, exécrable à parler mal, intenable et inébranlable face au regard des gens, ne voulant pas jouer la comédie.

C'est les sœurs de Saint Augustina qui m'ont redressé et de façon pas très catholique, mais avant qu'elles y parviennent, mon grand-père a essayé. Être un ange irréprochable publiquement et être un démon obéissant à ses ordres en privé, c'est entre ces deux choses que j'oscillais.

Et quand je sortais du rang, il n'hésitait pas à me punir. En m'abandonnant dans le foyer pour mineurs, c'était selon lui une façon de me rendre plus forte. Je n'en garde pas de bons souvenirs, dans ce foyer, c'était chacun pour soi et les seules fois où les enfants faisaient front commun, c'était pour s'en prendre à moi. A plusieurs reprises, j'ai failli mourir, j'ai dû apprendre à me défendre et c'est là que j'ai appris la leçon tordue de mon grand-père, après ça, j'ai poursuivi mes cours de taekwondo et de boxe.

J'ai retrouvé ma petite vie de luxe, mais cette expérience m'a permis de comprendre que certains n'ont pas la chance de quitter la misère. Depuis ma naissance mis à part d'amour je n'avais jamais manqué de rien, j'ai toujours eu un toit au-dessus de ma tête, de quoi me nourrir et m'habiller. En quittant définitivement le foyer, j'ai compris à quel point j'étais chanceuse et que si j'obéissais et travaillais dur, je ne serais jamais dans la misère.

Alors j'ai recommencé à assister aux événements en tout genre avec grand-père, parfois il m'emmenait à des enchères illégales, des courses de voitures, des combats illégaux ou bien des dîners de mafieux. Alors très tôt, j'ai appris à comment attirer l'attention et montrer que je suis importante, mais aujourd'hui, je me fonds dans la masse.

Vêtu d'un uniforme et d'un masque, j'alterne entre la cuisine et les tables. Je sers une invitée et repart dans la cuisine où il fait super chaud, j'ai envie d'enlever au moins mon masque pour respirer, mais ce serait me compromettre vu que tout le monde à le sien.

Je sens l'odeur des plats, vois les flammes jaillir des poêles et entend le chef hurler sur les employés de cuisine. Quelques secondes après, je réalise qu'il s'adresse à moi en faisant de grands gestes, il parle en japonais, comme tout le monde ici d'ailleurs, je me concentre pour parler en japonais avec le parfait accent pour ne pas me faire repérer.

— Va déposer ce plateau, le dîner va commencer ! m'ordonne-t-il.

Va le faire toi-même Bob l'éponge.

Je hoche la tête et prends le plateau, en sortant de la cuisine, je croise l'un des hommes de main. Il ne semble pas avoir d'armes sur lui, mis à part des couteaux qu'il ne dissimule même pas, il ressemble à une armoire à glace avec son gabarit de gorille, il me regarde d'un œil suspicieux comme s'il savait qui je suis, pourtant c'est impossible, tout le personnel de la cuisine est couvert de la tête aux pieds comme moi. J'incline mon buste par respect et déguerpi.

|| PASSION OU POUVOIR || [T1]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang