Chapitre 15 : blocage

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Comme prévu, Tony gare sa Kia Soul devant la maison de Steve à 7h40 tapantes et le frêle blond lui vole un petit baiser rapide en guise de bonjour dès son entrée dans l'habitacle.

- c'est bon, t'as ton inhalateur sur toi cette fois ? On peut y aller ?

Une lueur amusée danse dans les yeux de son amoureux et l'intéressé ne peut s'empêcher de sourire au passage.

- oui, j'ai vérifié au moins trois fois mon sac pour être sûr.

- parfait !

Ni une, ni deux, Tony tourne la clé dans le contact afin d'allumer le moteur quand Steve pose doucement sa main sur son avant-bras pour le stopper dans son élan.

- attends Tony, avant d'y aller, j'aimerais juste te parler d'un truc.

- ok.

Son amoureux a dû sentir le ton hésitant avec lequel il s'adresse à lui car il éteint tout de suite le moteur dans la foulée.

- qu'est-ce qui se passe ?

Ses sourcils se froncent comme s'il imagine déjà le pire et le cœur de Steve fond encore un peu plus pour lui.

- surtout ne le prends pas mal mais...

- aïe ! Généralement quand une conversation commence comme ça, ça sent mauvais pour la suite, tu vas pas me quitter hein ? Rassure-moi.

Un rire nerveux s'échappe de la gorge de Tony, il n'en mène pas large et Steve commence à paniquer à son tour. Il parle dans un vrai débit de mitraillette, enfin, quand il arrive à trouver ses mots, cela va sans dire.

- non, non, pas du tout, c'est juste que... je sais que je t'en avais jamais parlé avant parce que l'occasion ne s'est jamais présentée mais je... enfin... comment dire...

- Rogers ?

Tony lui prend la main, noue ses doigts aux siens puis laisse reposer leurs deux mains entrelacées sur son genou, précieusement, comme un cadeau.

- quoi ?

- respire un bon coup.

Son amoureux prend une profonde inspiration et le frêle blond en fait de même la seconde d'après.

- voilà, c'est ça, comme ça. Ça va mieux ?

- oui, désolé.

- c'est rien, qu'est-ce que tu voulais me dire ?

Encore une fois, Tony se montre tellement patient et compréhensif à son égard, il ignore à quel point Steve lui en est reconnaissant.

- je suis pas très à l'aise avec les démonstrations d'affection en public, enfin, devant les potes, ça va, je veux dire, ça a jamais été un problème, c'est au lycée surtout que je parle, c'est pas évident, en plus on est deux mecs, donc je me demandais si...

- ne dis plus rien, tu te sens pas d'être « out » à l'école, je comprends, y a pas de souci.

Leurs dix doigts sont toujours noués sur le genou de Tony et Steve remercie le ciel d'avoir un petit-ami aussi génial.

- à part une franche poignée de main, un check ou un bon gros coup sur l'épaule entre potes, y aura aucun signe ambigu de ma part envers toi, promis.

Le sourire aux lèvres, Tony lui assène une petite tape joueuse sur le bras avec sa main libre fermée en poing et le frêle blond secoue la tête d'un air amusé.

- merci Tony. T'es le meilleur.

Avec son bras libre, il entoure le cou de Tony et ses lèvres se collent tout contre celles de sa moitié alors que sa langue fait le reste.

C'est la vie, pas le paradisWhere stories live. Discover now