Chapitre 18 - Une Saint-Valentin inattendue

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Les jours commencèrent à se rallonger peu à peu, Poudlard se réveillait vers le début de Février par une atmosphère légèrement rosée. La majorité des filles tous âges confondus se déplaçaient en groupe, gloussant dès qu'un garçon croisait leur chemin. Aucun doute, la Saint-Valentin approchait. Les filles étaient terriblement impatientes, excitées, rêvassant sur qui allait leur écrire pour ce jour si spécial à leurs yeux. Les garçons, de leur côté, étaient beaucoup plus lassés, épuisés par leur comportement général, à les entendre soupirer au moindre mouvement. Toujours en décalage et solitaire, Mina ne participait pas du tout à ce genre d'engouement. Mais d'un autre côté, elle arrivait à comprendre les agissements de ces demoiselles.

— L'amour est une magie très puissante, elle arrive à prendre possession de notre cœur mais aussi de notre esprit. Ces derniers sont embrouillés, désorientés, pour celui qui attrape ce sentiment. Une fois privé de celui ou celle qui nous fait vibrer, on se sent comme une coquille vide. Nous faisons alors le deuil de la mort d'un être aimé. Ce qui est une chose étrange, comme quand lorsque qu'on monte pour rejoindre sa chambre dans un escalier sombre et que l'on croit qu'il reste encore une marche alors que l'on a atteint le palier. Le pied se perd dans le vide et il y a un moment d'égarement vertigineux. On pleure cette étrange et obscure impression de chute qui accompagne les grandes pertes.  (Citation du film Les Orphelins de Baudelaire)

Un attroupement de demoiselles larmoyantes buvaient ses paroles, quand elles lui ont demandé comment elle faisait pour rester aussi calme, impassible devant les garçons.

— Mina, tu es tellement...

— Tu es si...

— Elle est vraiment....

— Intrigante !

« Gloussements »

Secrètement, Mina rêvait de pouvoir être comme ces jeunes filles : être un peu puérile, guillerette, tantôt joyeuse, tantôt pleureuse. Laisser parler ses émotions quitte à en faire trop. Mais elle ne pouvait pas, cela ne serait pas convenable pour une Lady de son rang. D'autant plus qu'elle était fiancée, et elle ne pouvait se permettre de fréquenter un autre garçon que Drago. Bien que ce dernier prît des libertés peut-être un tantinet excessives, en l'ignorant complètement depuis les vacances de Noël. Lui qui s'était plaint de Pansy, restait très souvent avec elle, pour le plus grand bonheur de cette dernière. A cette pensée, Mina ressentait comme un vide, elle était malheureuse. Bien sûr il y a bien pire dans la vie, mais à cet instant elle ne put se contrôler, des larmes coulèrent sur ses joues. Elle n'avait que onze ans après tout et restait une enfant. Comme les autres filles de son âge, elle rentrait peu à peu dans l'adolescence et les questions sur l'amour, les sentiments amoureux, ne la laissaient pas indifférente. Elle aurait tant voulu que Drago soit là avec elle, car bien qu'il continuait de l'ignorer, elle en restait toujours très amoureuse, ce qui lui faisait encore plus mal. Elle essayait tant bien que mal de supporter la situation, mais des fois elle faisait une rechute. Dur de garder ce secret et de ne pouvoir se confier à personne, pas même à ses amis.

Elle aurait trop peur que tout le monde lui accorde de l'attention juste parce qu'elle était riche avec un titre. Le seul plaisir qu'elle pouvait s'offrir était de s'abandonner à la rêverie, repensant à Olivier et Marcus, eux qui avaient été si galants avec elle, les filles venir vers elles admiratives, et au baiser volé dans le bosquet dans le manoir des Malefoy avec Drago. Mina se posait beaucoup de questions. Pourquoi Drago appréciait-il autant une fille comme Pansy ? Si différente d'elle, si peu élégante, peu avenante, si grossière, très extravertie, si moche ! Mina esquissa un sourire en pensant ça, se dire les choses franchement lui faisait du bien. Il fallait l'admettre, Pansy ne lui ressemblait pas du tout : des cheveux coupés au carré et bien droit, qui encadrent un visage dur et sévère. Harry lui avait même dit un jour qu'elle avait un visage de pékinois. Est-ce parce qu'elle est distrayante, qu'elle n'a peur de rien ou presque ? Parce qu'elle est à Serpentard ? Parce qu'elle est à la tête d'un gang de fille, un peu comme Drago ? Mina se rendit compte alors que Drago et Pansy avaient plus de points communs entre eux, qu'elle en avait avec lui. C'était peut-être ça la raison.

Et si on réécrivait l'Histoire... - Tome 1Where stories live. Discover now