street racing [j.wooyoung]

trois

wooyoung

Je pris mon sac en vérifiant qu'aucune lumière de mon appartement n'était restée allumée avant de descendre jusqu'au parking souterrain.

Je tournai la clé après avoir claqué la portière, ma voiture se réveilla. Les fars me firent légèrement plisser les yeux avant que je fasse une rapide marche arrière.

La nuit était tombée depuis un petit moment, il était vingt-trois heures quatre. J'avais encore le temps de m'arrêter à la supérette de la station service avant de rouler jusqu'à Dongmak.

Le temps semblait s'être mis en accord avec les cieux pour nous offrir un ciel généreusement étoilée. Il y avait une légère brise qui n'était pas désagréable. Je volais doucement vers la sortie de la ville.

La musique se coupa lorsque j'éteignis le moteur. L'insigne de la station service clignotait sur le capot vernis de ma voiture. Je me hâtai d'entrer à l'intérieur.

Les portes se refermèrent derrière moi. 

C'était calme, le poste radio orchestrait les rayons vides. Je vagabondais jusqu'à l'espace réfrigéré. Une étincelle s'échappa de mes yeux.

Grand Iced Latte

C'était mon péché mignon avant chaque compétition. Il me donnait un semblant de force et me laisser croire que la chance et ses portes bonheurs avaient leur réelle place parmi nous.

Je déposai mes achats sur le comptoir avant d'agiter la clochette devant moi. Le gérant se faisait désirer...
Et alors que j'étais entrain de commencer à taper du pied, la silhouette d'une femme noyée dans ses vêtements de travail fit irruption de l'arrière boutique.

— Bonsoir, chantonna sa voix étoilée.

Elle scanna mes deux boissons puis releva sa tête vers moi.

La fille du café. 

Son sourire fana légèrement, ses yeux verts s'agrandirent.

Elle avait un petit nez constellé par des taches de rousseurs et de jolies lèvres roses, avenantes, que l'on avait envie de mastiquer comme du chewing-gum.

— H-Huit mille neuf cent cinquante won.

Je réussis à repêcher mon âme.

Mon visage avait dressé une expression aussi brûlante qu'un mur de glace. A l'intérieur pourtant, régnait un chaos sur lequel je n'arrivais à mettre de mots.

— T'es nouvelle ? C'est Hyunjae qui travaille ici habituellement, lançai-je en sortant un billet et quelques pièces.

— Oui, il cherchait quelqu'un pour tenir la station de dix sept heures à minuit, répondit-elle sur un ton plus faible.

Elle glissa la monnaie dans ma main avant que je ne range mon porte feuille négligemment dans la poche avant de mon sac.

Je profitai de son moment d'inattention pour venir saisir son cou entre mes doigts. Sa voix d'ange émit une plainte pendant que mon ombre surplomba son corps élancé.

— T'es qui au juste ?

— Q-Quoi ?

— Je t'ai jamais vu ici et tes oreilles semblaient particulièrement intéressées par la conversation que j'entretenais avec mon ami la dernière fois, débitai-je calmement.

La peur peignit une lueur dans ses yeux.

— T'es de la police ?

Les formes de la déception glissèrent sur ses sourcils froncés.

— Wooyoung lâche-la !

J'eus un mouvement de recul.

— Hyunjae, c'est qui ?

— T'inquiète pas, ma nouvelle employée, elle a emménagé ici il y a peu.

J'arquai un sourcil avant de l'observer masser sa peau rougie.

— Mmh.

— Évite de la tuer s'il te plaît, gronda-t'il.

— Elle vient d'où ?

Je la vis faire une drôle de tête.

— Du sud.

Ah.Ah. Quelle coïncidence...

— Excuse-moi, lui adressai-je à contrecœur.

Elle acquiesça, l'air de dire "c'est pas grave", alors que son regard crachait avec le mien sur la même longueur d'onde.

— J'ai cru qu'elle était infiltrée...enfin...tu vois ce que je veux dire...

— Oui, t'en fais pas.

Je soupirai avant de me décider à enclencher le pas vers la sortie.

— À la prochaine.

— Bonne chance, salua-t'il d'un clin d'œil.

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Prochain chapitre mercredi 😽

J'espère que vous passez de bonnes vacances !