street racing [j.wooyoung]

cinq

wooyoung

J'avais presque eu le temps d'admirer les feux d'artifices qui se contorsionnaient dans le ciel étoilé, seulement les pilotes avec qui je roulais étaient excessivement affamés.

J'en avais l'eau à la bouche, c'était presque assez pour éveiller les aboiements de mon ventre.

Il y avait devant trois voitures que je n'allais pas tarder à abandonner derrière moi. Le paysage sur ma gauche fondait à cent soixante dix kilomètres heure, mes cheveux étaient ébouriffés.
J'avais oublié de remonter la fenêtre.

Cependant, telle le sifflement d'une bourrasque affligeante, mes poils atterrirent rapidement sur mes avant-bras. La grâce de la déception fissura ma commissure.

J'étais en tête avec dans mon dos aucune caisse n'osant menacer la mienne. Depuis mon rétroviseur, je voyais le reflet de San écumer dans un courant de frustration. J'avais légèrement ralenti ma cadence afin d'analyser sa manière d'en découdre sur la piste.

— C'est pas en t'attardant sur ta vitesse que tu gagneras dans ce genre de courses, raillai-je à voix basse.

Étant habitué aux courses chronométrées, il ne connaissait que des circuits citadins dans lesquels l'accélérateur était le principal atout. Mais ici, ce n'était pas le seul obstacle auquel il fallait s'allier. Nous suivions un chemin tracé sur une carte où l'activité n'était figée, le spectre des citoyens s'étendait, nous pouvions être à amener à les mettre en péril.

Néanmoins, le temps et l'expérience m'avaient appris à gagner la confiance de ces routes dangereusement alléchantes. Je m'armais de la vie active de notre société de la même manière que la société nous exerçait.

— Qu'est-ce que...

Une paire de fars surgit un court instant dans mon rétroviseur.

Les événements s'étaient farouchement enchaînés, j'avais violemment plissé les yeux sans avoir eu le temps de réfléchir à ce qui venait d'arriver.

Désormais je voyais simplement cette même voiture s'éloigner loin devant moi vers l'autoroute.

— Putain.

Ma rage ébranla l'accélérateur sans perdre une seconde.

Je n'avais vu venir un tel coup m'abîmer l'égo.

Mon encéphale fermentait dans une peur et frustration abject. Le sang chaud qui émanait de mon coeur endiablé me brûla la gorge.

— ENFOIRÉ !

J'étais enflammé, enragé comme un Alpha venant de se faire salement humilier devant sa meute.

Mais le combat n'était pas perdu.

Il était loin de l'être.

J'étais redoutable, féroce, imbattable. Je faisais trembler les âmes et la concurrence de tout le street racing de Corée.

J'étais un fantôme divin.

Une légende.

— TU VAS TE SOUVENIR DU NOM DE JUNG WOO-YOUNG ! Criai-je déchaîné, les fenêtres ouvertes à deux cent vingt sur la 88.

Je n'avais plus qu'une image, une obsession ; sa voiture noire. Une monstrueuse McLauren p1.

Le volant s'étouffait entre mes deux mains tandis que le sommet de mes phalanges s'enneigeait petit à petit.

Je doublai furtivement une première voiture, puis une deuxième avant de violenter la pédale sous mon pied droit. Les rugissements de mon moteur étaient aussi hargneux et désordonnés que l'expansion de l'univers.

Malgré tout ça, la flamme d'une excitation obsessionnelle se consumait dans mes yeux. J'étais obnubilé par la redécouverte d'un sentiment que je croyais déchu.

Un sourire carnassier prit soudainement place sur mon visage d'ange.

La ruse venait de me posséder.

Dans une accélération provocatrice, je lui passai devant en l'enfermant dans un nuage de fumé. Par la suite, je sortis de l'autoroute afin de regagner la ville, mon égo triomphant.

— Woo-young ! Woo-young !

L'aiguille fanait irrégulièrement dans le compteur.

— Et c'est sans surprise que notre premier qualifié pour l'ouverture des festivités n'est autre que la légende des routes, Jung Wooyoung !

Un soupire fugua de la barrière de mes lèvres alors que mes poumons s'asphyxiaient avec les émanations des pots d'échappement.

J'entendais la foule hurler dans une agitation redoutablement soutenue par la musique des grosses enceintes. Les secondes s'écoulaient presque lentement, une vague de pilotes franchit la ligne d'arrivée.

Jongho venait d'arriver à ma hauteur. La transpiration me noyait dans mes pensées.

Il me parlait mais je ne l'écoutais pas.

Il n'y avait plus que l'écho d'une question qui m'animait.

Qui était cette personne m'ayant dépassé pendant la course ?

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Voilà pour le chapitre 5 😽

C'est que l'égo de monsieur a du mal à avouer que cette situation lui plaît fortement 👀

Je me demande qui est ce mystérieux pilote ;)

Bon week-end ! <3