dix-sept

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adjana

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adjana

Vous nous appartiendrez. Vous nous appartiendrez. Vous nous appartiendrez. Vous nous appartiendrez.

Un poids m'avait saisis les épaules, il ne me lâchait plus. Un peu comme l'autre que j'essayais de semer. Sous mon casque je peinais de plus en plus à respirer.

En cas d'échec, vous nous appartiendrez.

Foutu tout. Je roulais sans regarder la vitesse, mon pied faisait juste son travail pendant que je tentais minablement de reprendre le contrôle. Mais le contrôle de quoi ?

La voiture, la course ou moi ? Celle de ma vie sans doute.

Ma salive était bloquée à l'arrière de mon palais. J'entendais des voiture klaxonner. Je n'arrivais plus à déglutir. J'étais comme bloquée sous une emprise indirecte. Elle allait finir par me tuer. 

Je pris à nouveau une inspiration, cette fois-ci plus difficilement. Plus bruyamment.

Mon père était tueur à gage. Assassin. Criminel. Couvert d'un sang avec lequel il m'avait tachée dès mon plus jeune âge. À mes trois ans, il m'avait offert un couteau, le même avec lequel j'ai crevé les pneus de sa voiture à treize ans. Je me souviens qu'un beau sourire avait orné ses lèvres lorsque j'avais ouvert son étui et même si je m'étais efforcée de lui répondre joyeusement en retour, j'avais compris dans les yeux de ma mère que c'était mal, que chez nous, même les murs clochaient. Parce que dans les films il n'y avait jamais eu une dizaine de games de snippers exposés dessus.

Maman avait rapidement disparu de la maison. J'ignorais encore aujourd'hui s'il avait descendu ou si elle avait préféré s'enfuir. Cependant ça me paressait toujours étrange qu'elle ne m'ait pas prise à ses côtés. Qu'importe. Le passé n'apportait plus rien.

Il fallait s'en débarrasser, le brûler, le broyer.

Un rire nerveux me griffa les poumons. Je retirai mes gants avant de venir planter mes ongles dans le cuir du volant.

Le passé je m'y accrochais à travers la McLauren de mon père car je lui avais fait le serment de lui prouver que je n'étais pas une Hwang. Du moins pas en ce qui concernait le meurtre.

J'avais l'intention de reconstruire l'étiquette de ce nom, parce que non, j'avais aucune honte de le porter. Si quelqu'un devait se sentir mal dans tout ça, c'était mon père.

J'ouvris les fenêtres mais ce n'était toujours pas assez pour faire redescendre cette tension. L'habitacle de ma caisse avait les effluves d'un brasier, le préambule de l'enfer.

ARGH ! Violemment, je retirai mon casque puis ma cagoule.

Je respirais enfin. Ma vision se faisait plus nette, les buildings au loin n'étaient plus de grosses étoiles informes. Le vent giflait l'intérieur des portières et mes cheveux blonds planaient vers l'arrière. Eux au moins étaient libres.

street racing [j.wooyoung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant