street racing [j.wooyoung]

vingt-et-un

adjana

Il n'y avait pas que ses multiples voitures de sport qu'il avait pris le temps de me présenter avant hier, qui me séduisaient chez Wooyoung. Il avait des yeux auxquels n'importe qui succomberait. Une lueur aussi bien charnelle que compétitive qui pouvait brûler et mettre à genoux quiconque la cherchant. Je n'étais pas l'exception. Il n'y avait pas d'exception, même si j'avais cru l'être quelques secondes.

J'avais eu beau essayer de me voiler la face, je savais qu'avant même d'avoir eu notre première course, les choses allaient prendre une tournure différente de celle souhaitée. La façon dont il m'avait sauvagement attrapé le cou lors de mon premier soir à la station service me l'avait confirmé. Il y avait quelque chose dans sa poigne, comme un court-circuit que ses doigts avaient laissé échapper pour me rudoyer le souffle.
Un "toi et moi se n'est pas fini et ça ne le sera jamais."

Wooyoung avait ce miraculeux don de rendre l'atmosphère terriblement chaude où qu'il soit. Même ici, dans le quartier de Seobaek où la pluie et le froid manipulaient les cieux.

Il paraissait agressif, arrogant et imbu de son succès mais la réalité à son propos en était tout autre. J'étais tombée amoureuse de cet aspect presque doux et bienveillant.
Je devais cependant avouer qu'il était de temps à autre égocentrique. De temps à autre, ouais.

— Hey, t'as entendu ?

Je sursautai en voyant la main tatouée de Wooyoung se glisser sur ma cuisse. Je relevai la tête sur le reste du salon puis jetai un œil au visage fermé de Jongho. Jade, son amie, se tenait à sa gauche, sur l'accoudoir du fauteuil. Les cheveux bruns redressés dans un chignon décoiffé, elle était vêtue d'un ensemble noir et d'une veste en cuire. Ses mains étaient occupées à garder leur casque de moto.

— Désolée, je soufflai, vous disiez ?

— Jongho a trouvé une solution pour ton contrat avec les BloodyDragons.

— Quoi ? Mes yeux s'arrondirent.

— Mmh, le concerné décroisa les jambes puis se pencha vers l'avant. Mon père les connaît, il a déjà travaillé pour eux. Il se racla la gorge en jetant un rapide coup d'œil à sa coéquipière. Nous avons passé un arrangement avec eux, t'es hors d'affaire.

Beaucoup trop d'évènements s'étaient enchaînés depuis ces douze derniers jours, sans compter l'accident. Wooyoung avait refusé de me laisser regagner mon appartement jusqu'à notre prochaine course sous des prétextes tous aussi lamentables les uns que les autres. En réalité, il ne voulait pas que je parte et ce n'était pas pour me déplaire. Nous avions couché ensembles à plusieurs reprises et rattrapé le temps qui nous avait échappé pour faire plus amples connaissances. Ce matin, son ami m'annonçait brutalement que je n'avais plus rien à voir avec les Bloody alors que leur tatouage condamnait à vie mon dos.