La Mercedes à l’impeccable noire se tenait devant la porte d’entrée de la bâtisse à deux étages, depuis bientôt cinq minutes, sans qu’il ne fasse n moindre mouvement, et Xander se savait ne pas être du genre à hésiter avant de poser un acte. Toutes ses décisions étaient réfléchies, et une fois prises, plus rien ne savait l’arrêter, pourtant, il était là, assis à l’arrière, le regard attentivement posé en direction de la porte au lourd gong en forme de tête de lion, il attendait, cherchant en lui la véritable raison de sa venue en ce lieu, ou tout simplement en ce pays. Il était censé être à plus de dix mille kilomètres de là, toutefois, après le départ de Drake il n’avait su quitter le pays.
Jacob Steinfield était arrivé à peine trente minutes après Drake, l’un des meilleurs pisteurs qui puissent exister, et une fois lancé, cet homme était des plus efficace pour retrouver une aiguille parmi d’autres aiguilles. Il trouvait toujours tout, et pour cela Xander pouvait lui faire confiance, et puis, personne ne savait où se trouvait Dorabella, personne exceptée Nikkivah, et jusqu’à présent, il y’avait de grandes chances que Drake se trompe, et que Nikkivah soit tout simplement parti histoire de se retrouver comme elle l’avait dit. Trois chances sur quatre qu’il ne s’agisse que d’une simple rupture, mais voilà, là était le souci, cette toute petite chance sur quatre qu’elle soit en danger, mettait également la jeune femme qui vivait dorénavant dans cette maison en danger, aussi il n’avait pas pu se décider à quitter le pays, pas avant d’avoir mis de la lumière dans ces zones d’ombres. D’ici trois jours tout au plus Jacob aurait une idée d’ensemble sur la situation de Nikkivah, et une fois cette information obtenue, il saurait alors jusqu’à quel point Dorabella était impliqué, afin de pouvoir prendre des mesures pour la protéger conformément à la parole qu’il avait donnée à son amie.À partir de maintenant il était le protecteur de cette jeune femme. Protecteur… Xander effleura distraitement sa lèvre inférieure en songeant au sens grivois que ce mot avait au XVIIIe siècle, et dans un soupire discret, il fit mine de se tourner vers la portière, mais son chauffeur, alerte, descendit en premier et vint la lui tenir tandis qu’il sortait. D’un geste empli de grâce et voilé d’un soupçon de sensualité, il fixa le bouton de son costume et se dirigea finalement vers la porte. Il fallait qu’il lui parle, qu’il lui pose quelques questions sur Nikkivah. Aussi, contrairement à la première fois où il était entré sans se faire annoncer, il saisit du bout des doigts le heurtoir de porte en fonte noire, et l’abattit tout contre le panneau de bois trois fois de suite sans se hâter, puis il attendit. Il posa ensuite un regard sur la montre, quarante-cinq secondes qu’il attendait, il n’avait plus l’habitude.
À quand remontait la dernière fois où il avait attendu qu’on lui ouvre ? Il saisit de nouveau le métal froid à la tête de lion antique, et réitérèrent les trois coups sur un ton plus impatient, et il ne reçut pas de réponse. Autour de lui il faisait sombre, le temps était plutôt doux pour la saison, il balada son regard sur tout ce silence qui le berçait, puis n’y tenant plus il sortit la clé et s’invita à l’intérieur, et ici aussi tout était calme. Va savoir pourquoi il se dirigea d’un pas lent vers la cuisine, et à l’endroit exact où il se tenait trois jours plus tôt, il s’immobilisa, elle n’y était pas, mais sa mémoire lui rejoua la scène de cette toute première rencontre entre eux. Sottises, se dit-il en tournant les talons.
Les lieux étaient si paisibles, qu’on aurait facilement cru qu’il n’y avait personne, et il aurait pu le croire, s’il n’avait pas vu les cookies dans la cuisine ni sentit dans l’air l’odeur alléchante de ces gâteaux à peine sortie du four. Elle était là. Dormait-elle déjà ? Il était à peine vingt heures trente. Il traversa la salle à manger, et atteignit la salle de séjour, où une simple lampe à l’un des angles du canapé illuminait les lieux de sa chaude lumière diffuse, mais personne. Qui dormait à pareille heure.
VOUS LISEZ
DOMINUM Le cœur du papillon
RomanceVivre... Je n'ai jamais vraiment su ce que ce mot signifiait. Je n'avais pas le temps pour cela, ou du moins je n'en avais pas le droit. Alors telle une plante au dessus de la mer, je me contentais de simplement être là. Puis il y'a eu lui... Il y'a...