CHAPITRE 70

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Le visage fermé comme jamais il ne l’avait été, Aleksandr quitta la chambre. Et dès qu’il referma la porte, Iosef vint à sa rencontre.

— Il y’a une bonne et deux mauvaises nouvelles. L’une des mauvaises, c’est que le logiciel de traque que nous avons n’est pas suffisamment puissant pour retrouver la trace du mort avant plusieurs jours.

Ça, Aleksandr le savait. Et ce fut avec l’histoire de Nikkivah qu’il avait décidé d’en faire un plus performant, chose qui n’était pas encore le cas. Tout en marchant, il ordonna à ses hommes de garder Dorabella et les bébés, puis lorsqu’il atteignit la salle d’attente réservée aux patients les plus aisés, il ralentit le pas en remarquant d’autres garde-corps, même si ces derniers étaient vêtus de manière à se fondre dans le décor. Il y’en avait en tout quatre. Quelle autre personnalité était là ? se demanda-t-il vaguement.

— La bonne c’est qu’il y’a un autre logiciel capable de te dire où se trouve l’homme mort en moins de dix minutes. Et tu sais qui le possède.
Bien sûr qu’Aleksandr savait qui était le détenteur de ce logiciel qui n’était pas censé exister tant il était puissant et si invasif que si la population le savait, risquait de faire un soulèvement. Mais en quoi était-ce une bonne nouvelle ? Cet homme était encore plus secret que lui, à tel point qu’il ne savait pas lui-même a quoi il ressemblait, ni où le trouver.

— En quoi cette nouvelle est-elle bonne ?

— Au moins il y’a un logiciel capable de te dire où se trouve l’homme mort qui s’est attaqué à nous.

— Et c’est quoi la deuxième mauvaise nouvelle ?

Du menton Iosef indexa discrètement une jeune femme qui venait d’entrer dans la pièce.

— C’est là l’épouse de l’homme qui pourrait t’aider infailliblement à retrouver ton garçon. Et cet homme n’aide personne. Jamais.

Aleksandr regarda discrètement la jeune femme au téléphone qui venait de s’asseoir à quelques mètres sur sa droite. Et dire qu’elle n’était pas jolie serait comme dire que la terre était plate. Elle avait les cheveux les plus roux qu’il n’ait jamais vus. Et lui qui croyait que Dorabella avait de longs cheveux, il réalisa que cette femme là-bas battait tous les records. Ils étaient d’un rouge sang, si longs que lorsqu’il l’avait vu debout, sa mèche lui atteignait facilement le creux des genoux. Elle était vêtue d’un jeans à la blancheur maculée qui épousait ses courbes pleines et sensuelles, ainsi qu’une veste au jaune poussin qui relevait la couleur d’albâtre de sa peau. Et oui, en plus d’être sublime, elle était riche cela se voyait à sa bague de fiançailles et de mariage ainsi qu’au collier et aux boucles d’oreilles discrets en diamant qu’elle portait. Elle souriait, et avait un beau rire, l’approcher ne serait pas difficile. Mais le problème était son époux et Aleksandr ne le savait que trop bien. Une épouse ouverte d’esprit, ne signifiait qu’une seule chose, un époux borné comme tout.

Il remit son regard sur Iosef.

— Comment sais-tu que c’est son épouse ?

Iosef lui montra du menton un des gardes qu’il avait lui-même remarqué en entrant dans la salle.

— Cet homme, je l’ai déjà rencontré. Et je sais, suite à une certaine soirée, où il ne pouvait s’empêcher de trop parler, qu’il gardait la femme de l’un des hommes les plus dangereux au monde. Ivre comme une bourrique, il m’avait même chuchoté le nom de la personne. Et si ce garde est là, ça ne peut qu’être que pour cette femme-là. Et elle seule pourra t’aider à avoir ce que tu veux.

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— Comment ?

— C’est son talon d’Achille.

— Tu ne me préconises tout de même pas un kidnapping ?

Iosef le regarda comme s’il était fou.

— Que ferais-tu à l’homme qui kidnapperait Dorabella ?

Le regard d’Aleksandr devint si dangereux que son cousin recula instinctivement de quelque centimètre.

— Exactement, et c’est ce que te ferait son époux si tu te hasardais à toucher à un seul cheveu de cette femme.

— Cesse de tourner autour du pot et dis-moi clairement ce à quoi tu penses.

— Convainc cette femme et tu convaincras son époux de tout ce que tu veux. Et le logiciel sera à toi.

— Ce n’est pas aussi simple Iosef.

Ce dernier eut un bref rire incrédule.

— Que refuserais-tu à ta femme ?

— Absolument rien.

— Il en est de même avec lui. Il ne refusera rien à sa femme. C’est la seule personne au monde capable d’obtenir quelque chose de lui.

— Comment tu sais cela ?

— Le garde, il a vraiment beaucoup parlé, répondit simplement Iosef.
Aleksandr regarda encore la jeune femme.

— Convainc là, si tu veux que son mari t’aide à retrouver ton fils dans les prochaines minutes.

D’un pas lent, Aleksandr tourna les talons, au moment où la jeune femme se levait.

— Le Dr Bull me charge de vous informer que votre amie en a finie, parla l’une des infirmières avec un profond respect.

Ainsi donc cette femme connaissait le médecin qui avait accouché sa femme. Il n’entendit pas la réponse de la rousse, et lorsqu’il fut près, Aleksandr remarqua les garde-corps, qui faisaient jadis mine de ne pas le voir, approcher discrètement pour l’empêcher d’aller plus près. Mais d’un mouvement quasi imperceptible de la tête, elle leur demanda de rester en retrait.

— Je ne vous connais pas, mais vous venez vers moi avec un air dangereux qui irrite mes gardes.

Et oui, cette femme était d’une beauté éclatante, cela était indéniable. Et la première chose qui attirait l’attention outre ses cheveux spectaculaires, c’était ses yeux au multiple couleur. Jamais il n’avait vu des pupilles pareils. Plus petite que Dorabella, cela ne l’empêchait pas d’avoir une prestance vive et autoritaire, chose que l’on obtenait qu’en côtoyant des personnes dangereuses.

— Bonsoir, Mme Walstein, je suis Aleksandr Cavendish et j’ai besoin de votre aide pour retrouver mon fils jumeau disparu, lança-t-il d’entrée de jeu. Le visage de la jeune femme devint sérieux.

— Il y’a cinq heures le docteur Bull a aider ma femme à accoucher de triplets tout bien portants. Mais voilà, ma femme à cet instant ne peut serrer contre elle que deux bébés, tout simplement parce qu’un homme qui me hait à décider de s’attaquer à ce j’ai de plus cher au monde afin de me faire souffrir. Deux heures donc que ma femme est en proie à une torture sans pareille car ne sachant pas où se trouve notre petit garçon d’à peine cinq heures, et ce salopard a eu ce qu’il voulait, vu que la douleur de ma femme m’est insupportable. Et je donnerai tout pour qu’elle retrouve sa joie. Raison pour laquelle un homme tel que moi, très peu habitué à demander de l’aide se retrouve devant vous en cette fin d’après-midi pour vous demander justement votre aide.

DOMINUM Le cœur du papillon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant