4. Lancement de saison.

1.7K 54 16
                                    

- Alexandra -

Ce matin, je me rends sur le circuit avec Arthur ; la première séance en F1 n'étant qu'en début d'après-midi Charles ne s'y rend que bien après nous. Mais aujourd'hui c'est surtout mon vrai premier jour officiel de travail, et je suis ... comment dire ... peut être légèrement stressée. Légèrement. Et bien sûr cela n'échappe pas à Arthur avec qui je partage ma chambre.

« Bon Alex »

Il vient interrompre mon manège alors que je revérifie pour la cinquième fois nos sacs. Il arrive en effet dans mon dos et pose ses mains sur mes épaules pour que je cesse de m'agiter, puis il me fait me retourner de manière à ce que je lui fasse face.

« Tout est là, il ne manque rien, arrête de stresser comme ça. Tout va bien se passer ce n'est que moi et on a déjà fait les préparations d'avant course des dizaines de fois ensemble. Tu sais très bien ce qu'il faut faire. »

Je souffle bruyamment bien consciente qu'il a raison, mais cette fois c'est différent de toutes les fois où l'on a fait ces mêmes exercices à la maison. Là il va monter dans la voiture juste après, et je sais à quel point la bonne réalisation des ces-derniers est capitale pour qu'il soit dans les meilleures conditions. Il doit être bien préparé pour que son corps puisse supporter les efforts que conduire sa monoplace demande, et désormais cela dépend en partie de moi. Surtout que j'ai également géré à distance et à mon retour sa préparation d'avant saison. Si son corps n'est pas prêt, cela sera donc de ma faute, et cela ne pardonnera pas.
Et je ne me le pardonnerai pas.

« Mais, et si ... »

Je tente de contester, mais il ne me laisse pas terminer et m'attire contre lui à la place pour me prendre dans ses bras. Comme toujours cela m'apaise instantanément, j'enroule donc mes bras autour de lui et je profite de cette étreinte rassurante.

« Ça va aller maintenant? » demande-t-il doucement.

Je hoche la tête, et il m'embrasse la tempe avant d'attraper son sac pour m'indiquer que c'est le moment d'y aller.

« Alors on y va parce que sinon on va être en retard et ça ça sera de ta faute. »

Je lève les yeux au ciel, et attrape mon sac avant de le suivre légèrement plus détendue.

***

Heureusement nous arrivons bien à l'heure, et dans une ambiance beaucoup plus détendue. Arthur a d'abord une réunion avec ses ingénieurs et son stratège pour revoir une dernière fois le plan d'attaque pour la séance d'essais de la matinée puis il vient me rejoindre pour sa séance de préparation.

Une fois lancés, j'oublie mon stress et peu importe que ce soit mon frère je garde mon sérieux tout du long, et je ne me laisse pas déconcentrée même pas lorsque je vois certains des chefs, et le physio de l'écurie venir nous observer de façon peu discrète.

Contrairement à nos séances à Monaco, Arthur fait également preuve d'un sérieux exemplaire. Nous sommes tous les deux conscients du fait que là il n'est plus temps de plaisanter, ainsi lorsque notre séance se termine et qu'il va bientôt être l'heure je suis réellement satisfaite du travail que nous avons accomplis. Tout a été fluide, et Arthur semble satisfait également. Après un câlin, il rejoint donc son équipe pour se préparer à monter dans la voiture et de mon côté alors que le feu s'apprête à passer au vert annonçant le début de la séance et de la saison, je vais m'installer près du muret des stands de manière à pouvoir observer la piste.

La séance se passe plutôt bien et 45 minutes plus tard, lorsque les voitures prennent le drapeau à damier et rentrent aux stands le nom d'Arthur s'affiche en deuxième position : un début plus que prometteur mais cela ne reste que des essais, il faut donc rester prudent. Je rejoins le garage, en tout cas l'endroit où Arthur va garer sa monoplace avant d'en descendre pour le féliciter. Il semble plutôt heureux, mais est déjà en train de débriefer de ses sensations avec son ingénieur. Et alors qu'il ne m'a pas encore vue, j'en profite pour l'observer : c'est beau de voir à quel point il est vraiment dans son élément là dans un paddock. Et cela me fait sourire malgré moi.

Jeux dangereuxWhere stories live. Discover now