8. Art plastique

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Tanya

Le trajet du retour se fait comme à l'aller dans le calme. Malgré les quelques regards insistants d'Éden, il ne me reparla pas depuis notre dernière confrontation chez moi.

Je sais qu'il ne me croit toujours pas pour mon journal, mais il est hors de question qu'il soit au courant.

Arrivé à la maison, Éden part se garer dans un garage souterrain dont je ne connaissais même pas l'existence. Je descendis de la voiture et me dirigeais vers les escaliers qui selon moi me mèneraient vers la demeure de notre petit vieux.

Dit comme ça on pourra croire que tu parles d'un sugar daddy.

Bon d'accord, il doit avoir quoi un ou deux ans de plus que moi, c'est tout, alors le mot "vieux" et peut-être abusé.

Tandis que j'allais accéder à la première marche, une main vint m'attraper par la nuque et me plaquer contre le mur. Encore une fois, Éden faisait des siennes.

Discrètement, je resserre mon étreinte contre le carnet caché dans mon dos. Je regarde dans les yeux le dévisageant.

- Maintenant, tu vas me répondre et me dire ce que tu caches. Me demande-t-il frustrer comme jamais.

- Je ne sais toujours pas de quoi tu parles. C'est vraiment dommage, je crois, on a des problèmes de communication nous deux, tu ne penses pas ? Dis-je sarcastiquement.

- Bon ça suffit ! Désormais, tu vas arrêter de jouer la petite rebelle et me dire ce que tu me caches ! Me dit il cette fois-ci en colère.

Okay c'est bon, tu as énervé la bête géniale.

Il était hors de question que je lui parle de mon journal. Je sortis donc le cadre photo de moi et mon père de derrière et mon dos et lui montra sans même lui dire un mot.

Il l'observa quelques minutes avant de la retourner entre ces mains et la jeter par terre. Le cadre était cassé et la plaque de verre qui protégeait la photo était quant à elle brisée. Mon cœur se serra et je retenais mes larmes.

Il était or de questions que je pleure devant lui. Comment Melinda, max ou encore Madeline et Léo qui étaient des personnes aussi gentilles pouvaient rester avec un homme aussi froid et méprisable qu'Éden Brandson.

Je pouvais sentir mon sang bouillir dans mes veines. J'avais envie de hurler de rage, sauter et l'étrangler de mes propres mains. Mais je ne peux pas le faire. Parce qu'il est sa porte de sortie.

Pendant que je me baissais pour ramasser la photo à présent sans cadre, Éden monta les marches pour accéder à la maison. Je le suivis de près après avoir rassemblé toutes mes affaires. Mais alors que j'allais ouvrir la porte, je me rendis compte que celle-ci était fermée à clef.

Il venait sérieusement de m'enfermer dans le garage !?

C'était l'action de trop, mes yeux de remplir de larmes, mais je retiens toujours mes émotions. Aucune d'entre elle ne tombera pour lui, que ce soit aujourd'hui ou demain. Je forçais contre la poignée de la porte tout en criant le nom du vieux afin qu'il vienne mourir. Mais bien sûr, il ne vint pas et j'entendis même le son de la télé être monté.

J'étais épuisé et j'avais envie de hurler et de lâcher toutes ces haines à travers mes larmes qui brûlent les yeux.

Résigné, je décidais alors de trouver un endroit où pouvoir m'installer pour la nuit. Heureusement, j'avais gardé mon sac avec moi où se trouvait un gros pull et bien entendu mon ordinateur.

J'ouvris mon ordinateur et la première chose que je vis était mon fond d' écran, une photo de mon père et ma mère. Même si je ne l'avais toujours considéré que comme étant ma génitrice, elle avait toujours compté pour mon père et il aimait me parler d'elle alors, j'avais fini par la connaitre un minimum.

Clandestin Où les histoires vivent. Découvrez maintenant