Clandestin

38. Une vraie famille

Tanya

En ouvrant les yeux, la pièce qui quelques minutes plus tôt m'entourait avait disparu pour laisser place à une salle ressemblant fortement à l'infirmerie du QG. Avais-je été inconsciente très longtemps ?

Je ne pus pas prendre le temps de me réveiller en douceur que deux petites boules de poils me sautèrent dessus. C'était Prince et Pandore. Ils sont adorables. Comme s'ils avaient compris que mon réveil était important, ils se mirent à aboyer avant de venir se blottir contre moi.

Je rigolais face à leurs changements d'émotions, mais commençais à les caresser. Mes yeux se remplirent de larmes très vite. Je n'eus pas le temps de laisser les premières larmes couler que deux tornades rentrèrent dans la pièce.

En voyant le visage de Melinda et Ava, mes lèvres se fendirent d'un sourire incontrôlable. Sans attendre de savoir si j'allais bien ou non, elles me coururent dans les bras afin de me serrer fort contre elles.

Je pouvais sentir contre mon épaule les larmes d'Ava dégoulinant le long de sa joue. J'avais dû lui manquer. Tour comme elle m'avait manqué.

Melinda se sépara de moi avant de prendre mon visage entre ces deux mains :

— Mi Bella, je t'assure que la prochaine fois que tu me fais une frayeur comme celle-ci, je viendrai te chercher moi-même chez les morts avant de t'y renvoyer moi-même ! Me dit-elle avant de me reprendre dans ces bras.

— Doucement Melinda ou tu risques de lui casser une côte.

Melinda se décale afin de me laisser voir qui était la personne qui avait parlé. À ma plus grande surprise se fut.

— Madeline ! Oh mon Dieu, tu vas bien ?! Criais-je.

Elle était assise dans un fauteuil roulant poussé par Max. Sur tout son corps était enroulé des pansements et des bandages. Elle avait survécu. Et, j'étais en vie pour le voir. J'étais si fière d'elle. Elle est tellement forte.

À son tour, Max s'approcha de moi et me prit dans ses bras pendant que Madeline me serrait la main dans la sienne. On était tous sains et saufs.

Assis sur des chaises un peu partout dans la salle, on le racontait ce qui s'était passé pendant mon absence. J'ai appris que j'étais inconsciente durant une semaine. Tous les jours son frère venait le voir accompagné de ma mère.

Tout le jour Éden venait me voir, selon Madeline ça lui arrivait souvent de s'endormir à mon côté espérant me réveiller. Ils m'ont aussi expliqué qu'après avoir pris cette balle à sa place, il s'était enfermé dans son bureau à la recherche du responsable.

Ava était même venue me chuchoter à l'oreille qu'elle l'avait entendu pleurer une nuit.

Malgré tout ce qu'il disait, je n'arrivais pas à m'imaginer Éden à ce point dans le mal de ma potentielle perte. Mais, à l'instant où lui et Léo rentrèrent dans la pièce, je compris que j'avais tort.

Il avait délaissé son apparence, il ne portait plus que de vieux vêtements et les cernes sous ces yeux m'indiquait qu'il ne dormait pas beaucoup.

Lorsque ces yeux rencontrèrent les miens, la lumière qui autrefois les habitait avait disparu. À la place, il y avait une ombre bien plus terrifiante que n'importe quel monstre.

Même si l'on m'avait interdit de me lever et plutôt de me reposer, je me levais et courais comme je pus dans ces bras.

Comme s'il n'y croyait pas, il ne bouge pas pendant quelques minutes, enfin comme si son cerveau avait assimilé, il me serra à son tour comme si sa vie en dépendait.