Clandestin

37. Premier vol

Tanya

On se sépara et des étoiles brillaient dans ces yeux. J'ai l'impression que ça fait des années que nous ne nous étions pas vus. Il est toujours aussi beau.

— Où était tu tout ce temps ? Le questionnais-je.

Il me fixa pendant un certain temps avant d'enfin me répondre :

— Loin, très loin, mais maintenant, je suis là et on va rattraper le temps.

Il me sourit avant de venir me prendre dans ces bras. On va rattraper le temps. Le temps ? J'ai encore cette impression d'oublier quelque chose qui me trotte dans la tête et je sens que je ne pourrais pas être capable de me l'enlever tant qu'elle ne sera pas réglée.

— J'ai besoin de ton aide.

— Je suis à ton service princesse, tu peux tout me demander.

— J'ai perdu une partie de ma mémoire. J'en suis sûre, mais malgré tout mes efforts, je n'arrive pas à me souvenir de quoi ça peut être.

— Si tu ne t'en souviens pas, c'est que ce ne doit pas être si important que cela, n'est-ce pas ? Me questionna-t-il.

— Sans doute pas oui, tu as raison. Mais nous devrions tout de même le chercher pour vérifier. Lui dit-je avant de recommencer à fouiller dans les livres éparpillés au sol.

Il resta debout à me regarder faire, comme s'il ne comprenait pas ce que je lui demandais. À mon tour, je me stoppais et le regardais s'avancer vers moi.

Il me prit la main avant de me tirer vers lui et de me serrer dans ces bras. Quelque chose me disait que j'avais oublié une partie de ma vie. Mais quoi.

Si je ne m'en souvenais pas, comme pourrais-je reconnaître la date que je cherchais. Et pourquoi diable Mathias ne voulait pas m'aider ! Je l'aime et je pourrais tout faire pour lui, ne ferait-il pas la même chose pour moi ?

Je m'écarte de lui afin de pouvoir le regarder dans les yeux à la recherche de ce que j'aimais le plus chez lui. Ces étincelles. Mais rien ne brillait dans ses yeux et son sourire sonnait comme faux.

Il me cache quelque chose.
Encore.

— Mathias, que se passe-t-il ?

— Rien, pourquoi cette question, princesse ?

— Ne me mens pas ! Tu te souviens de cet après-midi à ma bibliothèque ? Lorsque tu m'as avoué être la personne qui te connaissait le mieux. Eh bien, c'est le cas et je sais que tu n'es pas bien et que tu le caches quelque chose. Ne recommence pas tes bêtises ! La dernière fois, elles ont failli te coûter la vie ! M'énervais-je contre lui.

— Tanya. M'appela-t-il en me regardant dans les yeux.

— Mes bêtises m'ont coûté la vie. Et tu le sais bien, mais ton subconscient m'a créé parce que tu avais besoin de quelqu'un. M'expliqua-t-il calmement en me tenant par les épaules.

Quoi ?! Non impossible ! Il ne peut pas être mort, il vient de m'embrasser et de me prendre dans ces bras. Un cadavre ne pourrait pas faire toutes ces choses. Même dans le subconscient de quelqu'un.

Et puis pourquoi je n'ai pas appelé mon père ? Lui aussi est important pour moi. Sauf si… si… mes souvenirs oubliés ne le concerne pas lui.

— Mathias, non, non, ce n'est pas possible, non, non, non, NON ! Je t'en prie moi que tu te moques de moi encore. Je tombais à genoux au sol, le cœur brisé et les yeux embués.