Chapitre 35 - Kriger

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" On ne peut pas tricher avec les chevaux, on ne peut pas faire semblant "

Danse avec Lui.

***

Les jours de mars défilent et toujours aucune trace de Problem, Maëlys ne vient plus au centre équestre et tout le monde se sent impuissant. On prie tous pour que les forces de l'ordre trouve un indice, une piste...quelque part. Ça peut être n'importe où...

Le jeudi soir après que le prof de sport nous a traité comme des sportifs de haut niveau, j'arrive H.S au centre équestre et je me dis que je vais juste lâcher Kriger dans le manège pour qu'il se défoule tous seul pendant que moi je le regarderais au bout de ma vie.

J'entre dans son box et je sens déjà le début des courbatures arriver. Je regarde à peine Kriger et commence à le panser. Quand j'arrive au niveau du postérieur avec la brosse, il lève la jambe comme si la brosse le gênait. J'attends qu'il la repose pour recommencer et il la lève plus violemment en mettant un coup dans le vide. Je me redresse vivement pour m'éloigner de lui. C'est nouveau ça...

-       Hey, qu'est ce qui t'arrive mon grand ?

Il me semble différent, d'habitude lorsque je lui parle il tourne la tête vers moi, me renifle les mains, les poches, cherche le contact. Là il ne bouge pas, les oreilles vers l'arrière pas vraiment content d'avoir eu un truc désagréable sur son postérieur et ça me fait un pincement au cœur. Sandrine ne travaille pas aujourd'hui donc je ne peux pas lui demander s'il s'est passé quelque chose d'inhabituel dans les écuries. Plus de mouvements qui auraient pu le rendre nerveux, des bruits ou tout simplement qu'il soit dans un mauvais jour, mais jusqu'à là je ne l'ai jamais vu comme ça depuis qu'on a créé notre lien. Et Max à également dû s'absenter un moment et est revenu à peine 1 heure avant moi. 

Je me rapproche de sa tête pour lui caresser le front comme il aime et il tourne la tête vers moi. Je ressens un truc bizarre, j'en lève ma main puis la regarde, couverte de blanc. Je passe mes doigts sur sa tâche du bout de nez puis les regarde, rose... je commence à monter en pression, regarde ses balzanes, sa mèche blanche dans sa queue et son épaule qui montre la repousse des poils blancs d'une blessure. Rien. Ce cheval est entièrement noir. C'est quoi ce bordel ? Je me précipite à l'extérieur du box, fais le tour de tous les box du centre équestre, regarde dans les paddocks extérieurs puis fini par débouler dans le bureau de Maxime. Personne. Je cours jusqu'à chez lui et m'acharne sur la porte jusqu'à ce qu'il vienne ouvrir.

-       Bon sang Eléa, qu'est ce qui te prend ?!

Le souffle coupé, je me retiens de ne pas faire de conclusions trop hâtives.

-       Tu sais...ou est Kriger ?

Il me regarde, fronce les sourcils en faisant un petit mouvement de tête vers l'arrière. 

-       Dans son box...

Je me mords la lèvre pour retenir mes larmes qui menace de couler puis lui montre ma main tremblent, celle remplie d'un produit blanc et rose.

-       Non, ça...c'est pas Kriger...

Il prend ma main pour la rapprocher de ses yeux, l'examine, relève sa tête puis me regarde sérieusement. Ma lèvre inférieur tremble, je me retiens de ne pas exploser en sanglots. Il claque la porte derrière lui et se dirige à grande enjambées vers les écuries. Je le suis en trottinant, le cœur battant à tout rompre. Devant le box de Kriger il regarde le cheval à sa place, passe sa main sur son front qui se retrouve elle aussi blanche... il pâlit puis part vers son bureau, je le suis, il tape des chiffres sur le fixe puis porte de téléphone à son oreille. Au bout d'un certain temps qui me parait interminable, il se redresse.

Dans son regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant