J'aurais bien aimé avoir un peu de temps pour me remettre de mes émotions et de la quantité d'informations que la simple présence de Louna Asin-Orduña implique pour le groupe comme pour certains individus.
Sauf que je n'ai pas cette chance. Puisqu'au moment où je ressors de la planque de l'organisateur, Seo-jun me tombe presque quasiment dessus, le stress apparent sur son visage.
« Putain, enfin ! Il est plus de huit heures, je commençais à croire que tu t'étais fait tuer !
— Et t'es pas venu voir ? je réplique, mi railleur mi aigre. Paye ta protection rapprochée... »
Seo-jun grimace.
« Ça va, pas la peine d'en rajouter là-dessus, je finis par comprendre. Mais peu importe, j'suis content de te voir en vie. T'as appris des trucs, alors ? »
... Ouais, presque trop, j'en ai bien peur.
Mais je sais pas trop comment faire un résumé à Seo-jun. Ce serait bien trop long, et on a le procès pour ça, de toute façon. Tout ce que je sais... Tout ce que je sais, c'est que j'ai beaucoup trop de pistes, et en même temps, pas assez. Et que vu qu'il est huit heures du soir... Je crois que je ne vais pas faire grand-chose de plus que l'interrogatoire et déverrouiller les fichiers sur le Monodossier administrateur.
Du coup, à la place, je me contente de soupirer.
« Ouais, quelques trucs. On peut passer aux choses sérieuses, maintenant ? Direction ta chambre.
— Je ferais bien une blague sur la question mais je ne suis pas Emerens, pouffe Seo-jun. Allez, viens. On va se poser. »
... Merci pour l'absence de blagues, en effet. Surtout qu'au vu de ton intonation très peu convaincue, je crois que tu n'y aurais même pas cru toi-même, à ta blague.
Personne n'est d'humeur à faire des douces plaisanteries.
Seo-jun me guide jusqu'à sa chambre, et prend place sur son lit le temps que je m'installe sur sa chaise de bureau. Ce n'est qu'une fois que je me suis posé qu'il me balance un paquet de biscuits, qui m'atterrit droit sur les genoux.
« Tiens, mec, salaire de l'enquêteur. Je crois que t'as pas des masses bouffé, aujourd'hui...
— Nan, en effet, je grommelle alors que mon estomac se rappelle à ma présence d'un grondement sonore. Merci. »
Je m'empresse d'avaler un cookie tandis que Seo-jun se cale sur son lit.
« Alors ? Tu voulais me poser des questions sur quoi ? »
Je réfléchis. Quelques secondes.
« Sur tes liens avec un Désespéré notoire. »
J'ai eu le temps de fouiller les archives, en sortant de la salle de diffusion. Par pure curiosité, je suis allée chercher celles de Sharon et Kichiro. Je n'ai pas trouvé les premières, ou plutôt son classeur était entièrement vide, à l'exception d'une note disant « sujet extrêmement sensible, faire très attention à son développement » ...
Par contre, Kichiro, tout y était. Et j'ai pu voir absolument tout de sa vie. Dont un certain nombre de névroses et autres problèmes mentaux qui ont fini, dans la Tuerie du Donjon du Désespoir, par se transformer, en... Eh bien, en Désespoir.
Seo-jun se rembrunit.
« Kichiro, hein.
— Ouais. Au risque de te décevoir, je risque de te poser pas mal de questions sur lui et sur votre relation. Le mec n'était pas n'importe qui, et tu n'es pas n'importe qui non plus, Seo-jun. »
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The Art of Creating Hope
FanfictionSeize Ultimes perdus dans les airs, Perdus dans les airs, Dans les airs.... Se réveiller dans une cité inconnue est déjà très étrange. Se réveiller dans une cité inconnue dans un monde agité par le meurtre programmé de génies est franchement inq...
