Les Jumelles et l'Autre côté du Miroir (Hors Série) -TERMINE, EN CORRECTIONS-

Chapitre 7

Malgré notre faiblesse, Estee et moi décidâmes d'assister au conseil.

C'était important, et puis que penseraient les parents de mon compagnon si leur fils ne venait pas représenter la mer qu'ils lui avaient léguée, même à contre-cœur ?

Nous partîmes au couché du soleil, respirant l'air frais de la Caraïbe.

Deux heures plus tard, nous arrivâmes à Naufrage. C'était une grande île entourée de murailles naturelles, faites de roche et indestructibles. Nous dûmes contourner toute la muraille avant d'arriver à un passage dans la roche, comme une arcade qui faisait office d'entrée.

Quand je vis la cité, j'eus l'impression que ma mâchoire se décrochait. Elle était constituée de navires, tous empilés et accrochés avec une extrême précision, qui rendait la cité gracieuse, élégante et pour finir elle dégageait une aura puissante de Pirate et surtout de... Liberté.

J'aurais pu rester là à la contempler pendant des heures, quand Estee m'attrapa par le bras et me tira sur le pont. Soudain, je m'arrêtai. Estee se retourna pour râler, mais il stoppa net, en voyant ce que je regardais. Des marchands transportaient des caisses de rhum. À côté se trouvaient des marchands qui vendaient des bouteilles, mais sur place. Je m'avançai vers l'un deux et lui dit :

-Bonjour, à combien sont vos bouteilles ?

-Soixante dollars la bouteille, ma p'tite dame !

-Comment !!!!?????

Je commençais alors à débattre du prix, et ma main glissa discrètement vers une bouteille, puis l'attrapa. Je la retirai lentement de la caisse, mais sans le vouloir, j'en fis tomber une autre. Le marchand cria :

-AU VOLEUR !!!!!! Un Pirate me vole mes bouteilles !!!!!

Puis, le sourire aux lèvres, je laissai tomber la bouteille. Tous les marchands regardèrent le sol, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. L'un d'entre eux fit une remarque, qui fut suivie par une réplique sanglante. Ils commencèrent à se disputer, et, profitant de leur inattention, je pris dans la caisse du marchand une bouteille de rhum, la débouchai avec mes dents et crachai le bouchon.

Je bus une gorgée.

Estee regarda ses ongles, vint s'asseoir, suivi de John, sur un banc. Je m'assis à leur côtés et mon compagnon me demanda :

-Je peux... ?

Je lui passai la bouteille et il but deux lourdes gorgées, avant de me la rendre.

Il demanda ensuite à John :

-Tu n'en as pas, toi ?

-Mais bien sûr que non. Tu penses que je vais déboîter ma jambe pour la transformer en bouteille ?

-Très bonne idée. Mais il faudrait d'abord que tu te coupes la jambe, John.

Celui-ci leva les yeux aux ciel et dit ironiquement :

-Tu es vraiment très intelligent.

Je me levais alors soudainement, ce qui fit sursauter les deux hommes. Je dis aux deux Pirates :

-Puis-je vous rappeler, messieurs, que nous sommes convoqués ?

Estee dit, se frottant les mains nerveusement :

-Ah oui, c'est vrai.

Puis, nous entrâmes dans la cité.

Nous traversâmes les longs couloirs aux allures de navire, avant d'arriver dans une salle, avec au centre une table géante. Au plafond pendaient des chandeliers poussiéreux, comme dans un manoir hanté, et les murs étaient noirs, encore plus foncés à cause de l'humidité. Un globe terrestre trônait juste derrière la table, où tous les seigneurs avaient planté leur épée sur leur continent.