Chapitre 11

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J'étais attaché au dessus du bois qui allait bientôt me faire frire comme un poisson d'eau douce.

Les indigènes qui m'avaient nommé repas de la tribu contre mon gré dansaient autour de moi (très bizarrement, d'ailleurs) et jouaient des tambours.

Un indien couvert de dents pointues s'approcha. Il tenait une torche dans la main. Il cria soudain quelque chose (ce qui me fit sursauter) et tous s'arrêtèrent.

Il approcha la torche, que je regardai, alarmé.

Soudain, heureusement pour moi, un jeune indien arriva et cria quelque chose que je compris même sans déchiffrer la langue. Les indigènes partirent alors en courant sur le sentier, avant de tourner à droite.

Non d'un chien, je suis vraiment chanceux ! Me réjouis-je en mon for intérieur.

En effet, j'avais compris au visage alarmé du jeune indigène que leur prisonniers s'étaient échappés.

Quand celui qui tenait la torche partit, il la laissa tomber par terre. Sur le rebord du bois. J'ouvris de grand yeux avant de leur crier, même si c'était trop tard :

-Attendez ! Non ! Revenez !

Je regardai le dernier partir.

-Tant pis.

Conscient que je me parlais tout seul, je ris, ce qui rendit la chose encore plus étrange. Mais je n'avais pas le temps pour rire. Ni pour penser, d'ailleurs. Je me tournai vers le feu qui grandissait.

-Y a une chance, grimaçais-je, priant en mon fort intérieur que je disais vrai. 

Après tout, j'essayais plus de me convaincre moi même de ce que je disais -à moi même, en tant qu'homme fidèle à sa folie-. Je me mis alors à souffler de toutes mes forces. Une fois. Deux fois. Trois fois. Mais à la quatrième, le feu qui semblait dévorer les flammes tel un monstre affamé grandit encore plus. J'essayai de trouver une solution malgré la panique qui grandissait en moi.

J'eus alors l'idée de sauter. En appuyant avec le ventre, le piquet se mit alors à sauter à son tour, et, petit à petit, de plus en plus haut. Il se détacha alors des deux piliers et je roulai à terre.

Mais je n'eus pas le temps de souffler ; et malgré mes yeux et ma bouche pleins de poussière, je détachai mes jambes facilement, puis mes avant-bras. Mais le dos et les épaules ne voulurent pas céder au grand piquet (il devait mesurer deux mètres).

Je courus sur tout le sentier, pendant environ une minute avant d'arriver vers quelques habitations.

Il y avait là deux femmes, couvertes de peaux de bêtes, avec les cheveux bruns courts et la peau bronzée.

Mais je préfère la peau de Neelya.

Plus de temps pour les comparaisons. Je fonçai alors vers les deux femmes pour les pousser de mon chemin avec un cri de guerre.

Mais elles s'écartèrent et je fonçai tête baissée vers un tas de noix de coco.

Mon bâton en percuta une et fit un trou dedans. J'eus alors l'idée de l'envoyer sur une des deux femmes pour les assommer, pour éviter qu'elles donnent l'alerte.

Je me tournai alors brusquement pour faire voler la noix accrochée à mon bâton. Celle-ci s'envola bien, vers la tête de la plus grosse femme des deux.

Mais juste avant qu'elle ne percute sa tête, elle la rattrapa. J'étais surpris par ce réflexe. Quand elle laissa tomber la noix par terre, je sentis que ça allait mal aller pour moi ; sa tête était tout arrosée de jus de coco blanc.

Les Jumelles et l'Autre côté du Miroir (Hors Série) -TERMINE, EN CORRECTIONS-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant