Ma lumière.

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J'aimerais me suffir à moi-même ! que ma foi me suffise ! J'aimerais sentir la terre s'effondrer sous mes pieds, observer le ciel s'écrouler sur ma tête. J'aimerais toucher, du bout de mes doigts tremblants, la déchirure qui sépare mon corps meurtri en deux, renifler, par mes narines frémissantes, le relent putride de mes angoisses cachés au fond d'un tiroir.J'aimerais sentir, observer, toucher, renifler et me dire ! me dire comme un premier message, comme un signe d'espoir, comme la fin d'une infinité qui me terrifie ! me dire que quoi qu'il en soit, quoi qu'il advienne, cette lumière au fond de mon cœur me suffit. J'aimerais que la lumière dans mon cœur me suffise face aux ténèbres qui m'engloutissent.
Les ténèbres, que je vois, que je sens, que je touche ! Ces ténèbres m'effraient. Elles sont comme une mer gigantesque qui enfle, qui grossit et qui monte. Elles sont une mer dont les vagues hautes et gigantesques déferlent sur les rivages de mon cœur. Mon cœur entretient une flamme et les vagues lèchent les abords de mon cœur. Il se peut que l'eau éteint le feu. Que les ténèbres qui m'engloutissent éteignent la lumière.
Non, non ! j'interdis qu'une telle chose se produise. Je retiens ces vagues lancée comme un train à grande vitesse par mes mains et attise la lumière dans mon cœur comme le feu dans l'âtre d'une cheminée. Je veux guérir. Guérir mon cœur. Aller mieux. Garder ma lumière et retenir ces ténèbres qui m'oppressent, qui m'aveuglent et qui m'obstruent. Je veux éteindre ces ténèbres et éveiller ma lumière. Regardez ! Regardez mon cœur ! il brille.

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant