Ma douleur derrière la colère.

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J'ai été en colère. Longtemps en colère, mais depuis, avec le temps, derrière les nuages lourds, brumeux et vengeurs, pleins d'effroi, de gaz et d'électricité, écartés par les vents, s'est révélé un ciel gris, en sanglots, bas sur la terre et pesant sur ma tête comme un couvercle. J'ai été en colère. Cette colère a brûlé dans mes veines, avec mon sang, comme une énergie créatrice, fondatrice, qui semblait d'ordinaire détenir ces héros d'histoires qui changent le monde. Cette colère a explosé dans ma tête, avec de l'adrénaline, a augmenté ma circulation et fait accéléré mon cœur. Cette colère était mon adrénaline : malgré mes douleurs, mes blessures, ma souffrance, je ne sentais rien, j'étais puissante et je me sentais invincible. J'avais comme un couteau planté dans ma chair, une balle de plomb enfoncée dans mon abdomen ou une plaie saignant mon crâne, mais je continuais de marcher, le dos droit et lèvre fière, en écartant légèrement les jambes. Soudain, avec le temps, comme un feu qui s'éteint dans une nuit froide, comme un cheval qui s'épuise à l'arrivée d'une course, comme un malade qui meurt à la fin de son agonie, ma colère a disparut. Soudain, tout à coup, la douleur m'a frappé, m'a surprise : j'ai eu mal.

Cœur briséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant