SEA, SEX & SUN ➹ minchan

🏵️ chapitre 19

Les premiers rayons d'un soleil puissant vinrent baigner la chambre du motel. Chan fronça les sourcils et tourna la tête vers la gauche avant d'ouvrir les yeux. Il tomba directement sur Minho qui dormait à poings fermés, le visage détendu et paisible. Il fut obligé de sourire, incapable de se détourner de lui, de la douceur qu'il dégageait lorsqu'il était assoupi. Il adorait contempler le visage de son compagnon de voyage, ce visage qui pouvait s'avérer empli de joie, puis mélancolique à peine quelques minutes plus tard. Que cachait-il ? Qui était-il ? Chan le saurait-il un jour ? Il n'avait que peu de temps devant lui pour découvrir réellement qui était Minho, et plus les jours passaient, plus il s'inquiétait de ne pas réussir. Au départ, il l'avait suivi parce qu'il le trouvait sympathique et qu'il avait aimé leur nuit ensemble. Désormais, il restait à ses côtés car quelque chose le tracassait et qu'il sentait que ça n'allait pas.

Il approcha une main pour venir lui caresser la joue avec tendresse. Il la glissa dans ses cheveux, puis redescendit sur sa mâchoire pour finir sur son épaule. Il observa sa clavicule saillante, son torse lisse où les suçons de ses précédentes conquêtes avaient fini par s'estomper. Chan lui en avait fait quelques-uns, mais ils n'étaient pas aussi tenaces. Il l'avait marqué avec bienveillance, il avait peur de le voir se briser entre ses bras et, même si Minho lui assurait pouvoir encaisser beaucoup de choses, il voulait être doux avec lui. Il sentait qu'il avait besoin de cette tendresse. Il s'avança vers lui et déposa un bref baiser au coin de sa bouche. Et quand il se recula, il sursauta en voyant les yeux de Minho grands ouverts.

— Hm, profiteur.

Chan déglutit et s'excusa, mais Minho vint se blottir contre lui. Il enfouit le visage dans son cou, colla son torse contre le sien et lui saisit le bras pour qu'il l'enroule autour de sa taille. Ils étaient encore nus, aucun d'eux n'avait pris la peine de se rhabiller après leurs ébats de cette nuit. Ils s'étreignirent avec force, comme s'ils allaient se quitter aujourd'hui, comme si leurs chemins allaient se séparer mais qu'ils souhaitaient s'imprégner l'un de l'autre. Chan inspira à pleins poumons, le nez frottant les cheveux de son amant. Il voulait rester ainsi encore longtemps, ne jamais quitter ce lit et cette chambre, bien que ce ne fût pas le plus bel endroit où il soit allé. Mais il s'en fichait. Il voulait rester dans les bras de Minho, et le garder contre lui. Il voulait que cette étreinte dure une éternité. Il se sentait bien, il avait la sensation d'être là où il devait être.

— J'adore… soupira Minho contre sa peau humide.

— Tu adores quoi ?

— Être comme ça, près de toi.

Le cœur de Chan loupa un battement. La veille, Minho avait eu des mots durs envers lui, et cela l'avait profondément affecté. Il avait compris qu'il ne souhaitait pas s'attacher à lui, même s'il l'appréciait et qu'il aimait ce qu'ils faisaient. Et aujourd'hui, voilà qu'il semblait de nouveau en demande d'amour. Chan était heureux de le voir si affectueux, mais il avait peur que tout ceci ne dure qu'un court instant. Bien trop court à son goût. Peut-être que dans quelques minutes, ou quelques heures, Minho regretterait ses gestes et redeviendrait froid et distant. Peut-être qu'il dirait que ce n'était qu'une erreur, qu'ils devaient oublier ce rapprochement qu'il verrait comme un moment d'égarement. Et Chan avait besoin de savoir ce qu'il pensait réellement de leur proximité. Il devait le savoir maintenant.

Il toussa pour s'éclaircir la voix, il se mit à faire courir ses doigts le long de la colonne vertébrale de son partenaire. Il remonta jusqu'à sa nuque, puis descendit à la naissance de ses fesses pour ensuite faire le chemin inverse. Minho frissonna et se cala un peu plus contre lui.

— Est-ce que… t'apprécies vraiment ?

Il hocha la tête.

— J'veux dire, tu vas pas encore trouver que c'est trop ? Tu vas pas me fuir une fois qu'on aura quitté ce lit ?