🏵️ chapitre 26

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Minho resta un long moment dans sa chambre à observer chaque détail qui la composait. Il souriait en se remémorant de vieux souvenirs heureux en contemplant d'anciens clichés qu'il avait précieusement gardés dans un tiroir de son bureau. Et Chan l'écoutait attentivement, passionné par les anecdotes qu'il mentionnait. Il se rendait compte qu'il était vraiment parti du jour au lendemain, sur un coup de tête, et ce coup de tête avait duré cinq longues années. Il n'avait pas donné de nouvelles à ses parents, seule Héléna avait eu l'opportunité de le voir et d'attester qu'il était encore bien vivant.

Assis en tailleur sur son lit, il soupira et se pencha vers Chan. Il laissa son front reposer sur une de ses épaules avant de venir chercher sa main. Il entrelaça leurs doigts et profita de sa présence réconfortante.

— J'ai cru ne jamais revenir… murmura-t-il.

Chan sourit tristement et de sa main libre, il alla caresser la chevelure de son petit ami.

— Et pourtant t'es là.

— Oui, je suis là.

Il pouffa de rire et se serra un peu plus contre Chan.

— Et en fait, je me sens bien ici. Enfin, maintenant ça va mieux. Je crois que j'avais besoin de partir tout ce temps, c'était nécessaire.

Un silence s'installa avant qu'il ne se redresse.

— J'ai cru que je devais partir définitivement, mais j'me suis trompé, continua-t-il. Je devais juste prendre du recul et me libérer de toute la tristesse et de toute la colère qui me rongeaient. J'devais pas disparaître, j'avais pas le droit.

— C'est fini maintenant.

— Oui, mais… imagine si tu m'avais pas empêché d'aller jusqu'au bout ? Imagine si on s'était pas rencontrés ? Je serais sans doute mort à l'heure qu'il est. J'aurais infligé une autre perte à mes parents.

— Mais c'est pas le cas. T'es là, avec moi, chez tes parents, et t'es encore plus fort que tu ne l'étais déjà.

Minho acquiesça et renifla. Il remercia encore une fois Chan pour tout ce qu'il avait fait, d'avoir croisé son regard sur la plage, d'avoir insisté pour le suivre. De l'avoir sauvé de lui-même. Ils s'enlacèrent et s'échangèrent quelques baisers avant de décider qu'ils devaient peut-être prendre une douche avant de se glisser sous les draps propres. Minho fut le premier à y aller et pendant ce temps-là, Chan resta sur le lit. Il regarda les vieux posters délavés par le soleil, les photographies que son petit ami avait laissées sur la couverture. Il s'imagina à quoi avait ressemblé sa vie, avant la mort de son frère. Il l'imaginait souriant et heureux. Entier. La douleur et la peine ne disparaîtraient jamais. C'était horrible à quel point tout pouvait basculer du jour au lendemain. Chan prenait conscience de l'importance de la vie, de l'importance de profiter de chaque instant. Car en un souffle, tout pouvait s'envoler. Pourquoi les gens se compliquaient-ils la vie alors qu'elle était si fragile ? Pourquoi s'empêchaient-ils de faire ce qu'ils désiraient alors qu'ils pouvaient tout perdre en une fraction de seconde ?

Il secoua la tête. Il ne voulait plus faire partie de ces personnes-là, de celles qui ne s'écoutent pas, mais suivent les normes qui leur sont imposées. Il ne voulait plus être prisonnier de tout ça. De la société. Des désirs de ses parents.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua même pas Minho revenir. Il ne le réalisa que lorsqu'il sentit le matelas s'affaisser. Il releva les yeux vers lui, son visage semblait apaisé.

— Ce sont des souvenirs précieux. Je suis content d'avoir pu les retrouver, dit-il.

Chan tendit la main et effleura l'une des photographies.

SEA, SEX & SUN ➹ minchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant