GAMIN

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La lumière d'un flash me sort maladroitement de mes songes. Je reprends petit-à-petit conscience de mon environnement et remarque que je suis presque allongée sur l'entièreté du canapé.

Pépère.

On dirait bien que le lit temporaire de Palmo est maxi confort.

Je passe une main sur mon visage, tandis que l'autre est emprisonnée entre mes jambes, au niveau de mes genoux.

— mince, j't'ai réveillé ? me chuchote-on

Je relève brusquement la tête lorsque je me rends compte que je ne suis pas seule.

En me redressant difficilement sur mon coude, je tombe sur un petit Sama, l'un des livres que je lui ai prêté plus tôt dans la soirée dans une main, la lampe torche de son téléphone dans une autre.

Cool, il n'est pas parti en catimini.

— j'avais éteint les lumières exprès, scuse-moi izou.

izou ? Comment il connaît ce surnom ?

Ne me dites pas qu'il a croisé Palmyr, depuis que le marchand de sable m'a arraché à lui ?

— mh, il est quelle heure ?

Je suis bien trop dans le coltar pour continuer à faire fleurir des hypothèses peu probables. Je vais faire abstraction.

— quatre heures quarante passées.

Il frictionne mes chevilles et je trouve son geste adorable.

— et tu dormais pas, toi ?

Je tiens la conversation les yeux à peine ouverts, très peu familiarisée à la légère clarté de la pièce. Ma tête me parait si lourde.

— nan, je lisais un peu.

Il faut qu'il dorme. Avec ce rythme, il ne va pas finir l'hiver indemne. Mamiros va lui donner ses remèdes à base de plantes et ça sera vite vu.

Je lui en parlerai demain, quand j'aurai les idées plus éclairées que la pièce dans laquelle on se trouve.

Là, je viens de me mettre droite et de placer mes coudes sur mes genoux, la tête entre mes paumes.

À trois, je me lève pour aller dormir dans mon lit.

orh, j'ai une flemme monstre.

Pourquoi papa n'est plus là pour me porter comme une princesse jusqu'à ma chambre, lorsque je m'endors sur le canapé ? C'était le cas avant, et je me réveillais toujours miraculeusement le lendemain matin dans mon lit bordé, mes doudous à côté de moi.

Une époque regrettée.

Je réussie finalement à me lever, sous le regard de Nek, qui laisse tomber son livre là où je dormais comme une marmotte, jusqu'à présent.

Ne me demandez pas la fin du film, d'ailleurs.

— tu veux un verre d'eau ?

Ça lui ferait pas de mal, vu ce qu'il a dû s'enfiler ces deux derniers jours, entre ses repas de noël et l'after chez ses potes.

Je n'entends pas de réponse immédiate alors je ne sors qu'un verre.

Finalement, sa présence derrière moi m'indique qu'il m'a rejoint.

— on dirait un fantôme, constate-t-il, t'es toute endormie encore.

Il se cale dans mon dos, ses bras autour de mes épaules. J'apporte mon verre à la bouche, surprise par son geste presque affecteux.

Filer à l'anglaiseWhere stories live. Discover now