Les élections

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- Annette ! Aide-moi ! Je ne la trouve pas ! Je l'ai perdu !

Son amie déboula à toute vitesse dans la chambre, une robe volumineuse et des mocassins dans les mains.

- Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est que tu as perdue ?
- Ma bague ! Je ne la retrouve plus !
- As-tu bien cherché ? Elle ne doit pas être bien loin.
- Non ! J'ai cherché partout ! Elle est introuvable ! Oh mon dieu, Annette, il faut absolument que je la porte aujourd'hui pour la représentation !

Amandine, qui était en sous-vêtement et les cheveux mal peignés, éclata en sanglots.

- Du calme Amandine ! Respire !
Annette la prît dans ses bras et effectua de grands cercles dans son dos pour la rassurer.
- On va la retrouver ne t'en fais pas. Où était-elle la dernière fois que tu l'as vue ?
Entre deux reniflements, Amandine articula tant bien que mal :
- Je ne l'ai plus porté depuis le mariage. Cela remonte à trop longtemps. Je ne me souviens plus.

Le temps été passé à une vitesse fulgurante.
Son mariage remontait déjà à plus de quatre mois.

- Alors il faut redoubler d'efforts ! Elle doit forcément être quelque part entre ses quatres murs !

Annette retroussa ses manches et se mît à soulever les oreillers, les couettes, à ouvrir chaque tiroire et à regarder sous chaque meuble. Amandine admirait sa ténacité. Elle sécha ses larmes et aida son amie dans les recherches.
Néanmoins, après avoir mit la chambre sans dessus dessous, la bague en or avec le beau saphir restait disparu. Amandine était dépitée et catastrophée. De tous les jours où cette bague décidait de s'en aller, il fallait que ça soit aujourd'hui !

Elle était attendue au palais royal avec M.Mollet pour les élections des partis politiques représentants du royaume d'Aragon. Enfin, en réalité, il n'y avait qu'un seul parti. La victoire de son mari était inéluctable.
On attendait d'elle à ce qu'elle soit une épouse exemplaire. Mais comment pourrait-elle accomplir ce rôle convenablement sans sa bague de fiançaille ?

- Amandine nous n'avons plus de temps à perdre, je ne sais pas dans combien de temps M.Mollet viendra nous chercher, mais tu es loin d'être présentable, dit Annette d'un ton tranquillisant. Je suis persuadée que personne ne remarquera l'absence de ta bague.

Amandine se laissa coiffer et habiller. Pour une représentation de cette ampleur, ses cheveux avaient été lissés et coiffés en une longue tresse. Elle portait également un petit diadème. Sa robe de soie rouge possédait plusieurs couches épaisses, et laissait ses épaules dénudées. Elle était incrustée de gemmes blanches et vertes.

Amandine se trouva affreuse dans cet accoutrement. Elle n'était pas à son aise, mais elle ne pouvait pas faire autrement. C'était M.Mollet qui avait décidé de sa tenue. Si elle avait eu le choix, elle se serait habillée exactement comme Annette.

Cette dernière portait une robe beige toute simple et un nœud de la même couleur dans ses cheveux bruns. Pas de bijoux, pas de froufrous, pas de maquillage. Juste elle au naturel.
Amandine la trouva infiniment plus belle et plus gracieuse qu'elle.
Lorsqu'on lui avait apprit qu'elle pouvait amener une personne de son choix avec elle à la cérémonie, sa décision fût immédiate.
Elle s'estima profondément chanceuse d'avoir rencontré une personne aussi généreuse que Annette. Ce mariage n'avait pas que du mauvais.

- Amandine ! Ne pleure pas ! Tout ton maquillage va couler !
Elle ne savait même plus pourquoi elle pleurait, c'était ridicule. Pour la centième fois depuis le début de la matinée, Annette la consola.

Tout à coup, sortit de nul part, M. Mollet se tenait dans l'encadrement de la porte. Il apparut si promptement et sans un bruit, que les deux femmes poussèrent un petit cri.
De sa voix excessivement grave, il dit :

La Première Dame Where stories live. Discover now