Cruel Princesa.

3.

La mort m'attendait et pourtant, me voici maintenant engagée dans une nouvelle vie.

...

Alessia

Villa Al-Hassan

Me voilà maintenant dans leur salon, de parfaits inconnus à qui je serai bientôt liée. Je ne peux pas croire que je suis ici. Je n'ai pas le temps de penser à tout ce qui suivra. Il me faut des réponses à mes questions puis je partirai.

Je suis assise sur l'un des trois canapés marrons reposant sur le sol en marbre gris de cet immense salon. A ma gauche se situe un escalier de bois très modernes. Je ne peux m'empêcher de regarder tout autour de moi, cet endroit respire la richesse. Sur le mur à ma droite se trouve une baie vitrée ainsi qu'une porte fenêtre qui me semble donner sur un incroyable espace éxterieur.

Derrière moi se situe une immense table en bois noir face à laquelle je remarque, un meuble en pierre portant une télévision moderne.

De nombreuses lumières illuminent l'intégralité de la pièce. Sur le mur devant moi, j'observe un tableau, un magnifique portrait, représentant un homme et une femme plutôt  âgés l'un à côté de l'autre. Dans l'air flottait une odeur de propre, me laissant deviner que l'endroit fut récemment nettoyée.

Sur le second canapé , Oussama et sa femme Samira sont assis.

Il est silencieux, laissant tout de même régulièrement échapper de légers tics d'agacement accompagnant les tapotements incessants de son talon sur le sol. Cela fait maintenant une quinzaine de minutes que nous attendons leur fils, Khalid ou devrais-je plutôt dire mon fiancé... Je hais ce mot.

Je me suis promise que jamais un homme ne portera ce titre et pourtant me voilà ici aujourd'hui, quelle connerie je fais.

Samira a les yeux rivés sur moi depuis mon arrivée avec un sourire bienveillant.

Cette femme respire la bonté, son visage est doux et lumineux. Elle semble bien trop douce et gentille pour être mariée à un monstre tel que lui. Et pourtant, même après les années sûrement passées, on voit dans ses yeux tout l'amour qu'elle porte à cet homme. Ils pourraient presque faire penser que l'amour existe.

Je n'ai pas l'habitude de ce type de "réception" à vrai dire. Je n'ai toujours eu que très peu de relations sociales mise à part les hommes du gang et ceux que je dois tuer. Je regarde un peu partout à la fois, jouant avec mes mains afin de camoufler ma gêne ce qui crée l'effet inverse.

Oussama : qu'est ce qu'il fout il devrait être rentré de sa mission depuis au moins une demi heure

Samira : cesse donc de t'impatienter, il a sûrement mis plus de temps que prévu.

Oussama : évidemment cet incapable ne peut même pas terminer une mission si simple dans les temps, l'avenir commence à m'inquiéter.

Il soupire et sa femme lui donne un léger coup de coude. Il se lève alors du canapé avec un air tendu et sort par la petite porte vitrée, un joint à la main. Je fixe celui ci un instant avant de détourner à nouveau le regard.

Samira : excuse le, en ce moment il est vraiment insupportable mais je te promets qu'il n'est pas toujours comme ça.

Moi : aucun problème ne vous en faites pas.