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Putain, qu'est ce qu'ils foutent ?

...

Je descends les escaliers à petits pas puis arrive immédiatement dans le salon. Ne voyant rien, je me décide à chercher. Est-ce inconscient et dangereux ? Sans doute, mais mon instinct me dit de le faire.
Je traverse chacune des pièces de cette maison, ma maison ? Je ne m'étais jamais vraiment attardée sur celle ci, je n'ai visité aucune de ses pièces si ce n'est ma chambre, le salon et la cuisine.

Les lumières sont éteintes mais je vois pourtant une pièces illuminée au bout du couloir. Pour ce qui est de la discrétion, je me serais attendue à bien mieux de la part de ces hommes. Devrais-je y aller ?

Depuis quand je fais ce que je devrais ?

Je traverse le couloir lentement, freinant au mieux ma respiration emballée. Une fois devant la porte blanche entre ouverte, je me demande à nouveau si je devrais y entrer. Ne pourrais-je pas faire demi tour cette fois ci ? J'ai le sentiment que ce dilemme dure des heures. Je ne sais pas ce qui me prend. Moi qui aime pourtant toujours foncer tête baissée, voilà que je...doute ?

Je dépose enfin ma main sur la poignée prête à toute sorte de découverte. Après tout ce que j'ai découvert sur cette famille et leur organisation, plus grand chose ne me choquerait en réalité.
Je prends une inspiration profonde et ouvre la porte. C'est bien moins sanglant que ce que je m'étais imaginée et pourtant, la vision qui s'offre à moi me répugne de ces sous hommes.

Une femme, les bras le cou et les pieds attachés au sol et au mur. Elle n'a même plus l'air d'essayer de s'en défaire. Son regard paniqué se tourne vers moi immédiatement, elle ne peut pas parler dû au bâillon couvrant sa bouche mais je devine à ses tremblements et son regard ce qu'elle s'imagine de moi.

Son visage est couvert de bleus et son cou semble souffrir de traces de strangulation ce qui n'est pas étonnant au vu de l'anneau qui l'entoure.

Je m'approche instinctivement et retire son bâillon laissant aller sa respiration irrégulière.

Moi : tout va bien ne t'en fais pas

Elle déglutit et hoche faiblement la tête sans doute pour éviter que cet anneau ne la fasse souffrir plus encore. Son corps semble tristement maigre sous ses vêtements délabrés. Après un long moment je parviens enfin à la défaire de ses liens. Elle reste immobile tétanisée et sûrement sous le choc. Je devine à son état et aux cernes sous ses yeux clairs qu'elle est là depuis bien trop longtemps déjà.

Voyant qu'elle peine à reprendre son souffle je m'approche d'elle, mais elle ne m'adresse pas le moindre regard.

Moi : tout ira bien d'accord ? Viens avec moi je vais te donner de quoi te soigner

Elle fait un signe de négation toujours tremblante.

Elle : ils vont revenir et nous tuer toutes les deux s'ils nous voient.

Je ris presque malgré moi.

Moi : qui qu'ils soient ils ne feront rien de tout cela ne t'en fais pas.

Quelques minutes plus tard.

Nous sommes maintenant dans la cuisine, j'admets que cette histoire m'intrigue. Est-ce que Khalid l'aurait emmené ici ? Je déteste cet homme et le trouve mauvais, mais au point de séquestrer une femme et la torturer ? Je ne pense pas, ou je n'espère pas.
Je la regarde boire la bouteille d'eau que je lui ai offerte d'un seul coup. J'ai déjà plusieurs fois insisté pour comprendre ce qu'il se passait mais elle semble en tel état qu'elle ne peut en parler.

Cruel Princesa.Where stories live. Discover now