12.

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Ma femme est morte.

Elle ne saura jamais que ne la hais pas.

...

C'est impossible. Impossible. Je l'allonge au sol et me mets à faire des appuis sur son cœur. Il est temps de mettre en place ce qu'on m'a appris.

Moi : pardonne moi Alessia ! J'ai compris je t'assure ! Tu ne peux pas ! Je te réveillerai mais il faut que tu m'aides !

Je ne m'arrête pas, je n'aurais jamais pensé devoir appliquer ça, ni même en être capable. Elle ne peut pas partir, je le refuse. Mon souffle se raccourcit dû à l'effort. La voix en moi me dit d'arrêter, qu'elle est déjà morte et que c'est inutile. Je ne peux pas la laisser.

Elle est morte.

Rien ne se passe.

Elle est morte.

Elle est morte.

C'est trop tard.

Je suis prêt à laisser tomber, tout espoir m'a quitté mais je ne peux pas arrêter. J'ai juré d'assurer sa sécurité, ça ne peut pas changer maintenant. Je me laisse tomber en arrière une seconde. C'est terminé, j'ai échoué. Sa mort est la preuve de mon incapacité une fois de plus. Je suis un putain d'incapable, tout est de ma faute.

Moi : je suis désolé, je n'ai jamais voulu te tuer. Je devrais être à ta place. Tu n'avais pas à subir autant pour nos conneries. Tu es peut-être insupportable parfois mais ça ne t'enlève rien. Je le comprends maintenant, j'ai passé bien trop de temps à cultiver ma haine pour toi. J'espère que tu as pu me pardonner.

Je devais être meilleur. Je devais lui faire confiance, la laisser à la maison. Je devais la garder auprès de moi dans ce putain d'avion, empêcher que ça arrive. Tout est de ma faute. Je veux qu'elle se réveille, que ses yeux s'ouvrent, qu'elle entende mes excuses rien qu'une fois avant de partir.

Ca n'arrivera pas, elle ne saura jamais. Mon regard ne quitte pas son corps sans vie alors que je reprends le massage cardiaque. Je ne peux plus la sauver. Son teint est livide, son visage écorché, elle est belle même comme ça.

La dernière chose qu'elle ait entendu de moi sont des insultes. Peu importe ce que je pense d'elle, elle n'est pas une mauvaise personne, uniquement le genre que je ne peux supporter.

Je m'obstine à tenter de la ramener malgré cette putain de voix qui hante mes pensées.

Tu as tué ta femme.

Tu l'as laissé mourir.

Elle ne se réveillera jamais.

Je suis un fou, essayant l'impossible. Je ne la ramènerai pas, je le sais et pourtant je ne peux m'arrêter. Il n'y a aucune chance, elle est morte. Je ne peux pas y croire, il y a toujours une chance, même s'il fallait un miracle. Elle ne mourra pas, je ne la laisserai pas partir.

Moi : je m'occuperai de ceux qui t'ont fait ça, accident ou non. Je tuerai ces incapables je te le jure.

Non

Non

Elle n'est pas morte.

Je sens son cœur.

Elle est en vie.

Moi : accroche toi, on y arrivera.

Dix heures plus tard.

Hôpital universitaire de Torrecárdenas

Une main imposante se dépose sur mon épaule, me faisant lever la tête. Je vois le visage amoché de mon frère plein de pitié. Je n'aime pas ça, il le sait parfaitement.

Cruel Princesa.Where stories live. Discover now