Chapitre 12

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- Mesdames et messieurs, bienvenu à Naples. La température au sol est de vingt degrés et...

J'essaie d'apercevoir la ville mais nous sommes encore trop haut et les nuages brouillent ma vue. Gabriel émerge en bâillant. Je crois que je vais me rendormir dès que l'avion aura atterri. En parlant d'atterrissage, le pilote, sans doute mieux réveillé que nous, entame la descente et effleure la piste d'une main de maître. Il manœuvre si bien que tous les passagers ne mettent à applaudir. Quelques impatients commencent à rassembler leurs affaires et certains sont même déjà debout ! Bientôt, c'est la moitié des passagers qui encombrent les allées. Je me lève pour les imiter mais Gabriel intervint d'une voix ensommeillée :

- Assied-toi Mia. Y'a pas le feu.

J'obéis en observant le capharnaüm qui règne dans les allées. Puis, d'un coup, il n'y a plus personne. Ou alors, si on veut être précis, il ne reste que quelques passagers malins qui ont patiemment attendu que la majorité des passagers descendent.

- Bon, on y va ?

Je me tourne vers Gabriel. Il a un de ses sourires moqueurs qui ont le don de me faire fondre et enrager en même temps. Je lui donne un petit coup sur le bras en passant devant lui et l'ignore royalement jusqu'à ce que je passe la porte de l'aéroport. Je jette distraitement un œil à une affiche et me fige sur place. Je tourne la tête dans tous les sens et je réalise où je suis. Pour moi, qui n'ai jamais quitté la France, me retrouver du jour au lendemain dans un pays dont je ne parle pas la langue me fait un choc. Je ne fais que déduire la signification de certains mots mais la plupart m'échappent complètement. La première chose qui me sauve, c'est mon niveau d'anglais : les indications en italien sont toutes traduites. La deuxième, c'est que je suis avec Gabriel et que, contrairement à moi, il parle très bien italien.

Après avoir récupéré nos valises, nous nous dirigeons vers le hall d'entrée de l'aéroport où nous retrouvons un chauffeur qui nous attendait.

- Ciao Guilian, le salue Gabriel, désolé que tu aies dû attendre aussi longtemps mais l'avion a eu du retard.

- Je m'en suis douté.

Guilian se tourne vers moi, les yeux brillants.

- Tu nous présentes Gabi ?

- Mia, je te présente Guilian, un ami d'enfance.

- Ami d'enfance, rien que ça ! Pour être un peu plus précis, renchérit Guilian en se tournant vers moi, nous nous sommes entraînés ensemble pendant dix ans. Et je lui mettais souvent une raclée.

- Tu es sûr de ça ?

- Quoi ? J'ai bien de droit de rêver ! Allez, suivez-moi, la voiture vous attend.

Guilian récupère ma valise et nous fait signe de le suivre. A voir le regard froid de Gabriel, je comprends qu'il n'aime pas beaucoup que Guilian me tourne autour. Je m'installe à l'arrière du véhicule en soupirant : je suis vidée. Je devrais m'inquiéter pour le Coco Club mais 1) je suis trop fatiguée pour réfléchir et 2) je sais que le parrain ne laissera pas l'établissement sans surveillance. La voiture a démarré sans que je m'en aperçoive et un dos d'âne me fait sursauter.

- Bonne nuit Mia.

- Arrête de te moquer de moi Gabi.

Je le vois sourire et je l'imite malgré moi. Guilian attrape une enveloppe dans la boite à gants et la tends à Gabriel.

- Vos nouvelles identités, commente-t-il, désolé Mia mais tu vas devoir changer de prénom.

Gabriel me tend un passeport et une carte d'identité. Elles ont l'ai officielles mais je sais que ce n'est pas le cas. Je l'observe sous toutes les coutures en essayant de trouver des différences avec ma vraie carte mais j'ai beau les comparer et les retourner dans tous les sens, je ne trouve aucune différence.

- Tu ne peux les différencier qu'en les passants au rayons-X Chiara.

- Chiara ?

Guilian me désigne mon passeport d'un geste. Je baisse les yeux sur ma carte et y découvre ma nouvelle identité : Chiara Visconti. Je jette un œil au passeport de Gabriel et lui lance un regard interrogateur : nous avons le même nom de famille.

- Désolé Mia, ce n'est pas moi qui aie fait nos cartes.

- Menteur.

- Je ne t'ai rien demandé Guilian.

- Si, si attend ça m'intéresse, le coupais-je, tu disais Guilian ?

- Je disais que Gabriel ne te dit pas la vérité. Ce n'est effectivement pas lui qui a fabriqué les cartes, par contre, j'ai reçu un texto il y a une semaine dans lequel il me donnait vos nouvelles identités.

Je me tourne vers Gabriel, le sourire aux lèvres.

- Alors comme ça, on me fait des cachotteries ?

- Tu aurais fait pareil.

- J'avoue.

Je vois Guilian se marrer dans sa barbe. Je crois qu'il espérait faire un sale coup à Gabriel mais que la situation est devenue plus intéressante que prévu.

- Mais c'est qu'ils sont mignons tous les deux, raille ce dernier.

- On t'a demandé le chemin de la plage, toi ? rétorque Gabriel.

Je dois mettre toute ma volonté en action pour ne pas éclater de rire. Guilian se renfrogne et Gabriel m'adresse un clin d'œil. Notre chauffeur, à présent vexé, nous dépose devant l'hôtel et démarre en trombe une fois nos valises récupérées.

- Ouh, il est susceptible ton pote Gabi.

- Ah bon, tu crois ?

Son sourire me fait fondreen un instant. Demain, je devrais me rendre à la banque et faire un retraitcolossal d'argent liquide qui sera ensuite rapatrié en France par nos soins, etainsi de suite sur trois pays différents. Je me demande à combien s'élève lasomme totale. 

Stone Heart MafiaWhere stories live. Discover now