Chapitre 33

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Aujourd'hui, je suis seule à la maison. Enfin, seule... j'entends par là que Gabriel n'est pas avec moi. Sinon, pour ceux qui veulent pinailler sur les mots : je suis seule avec Angelo, Marie la cuisinière, Jack le majordome, mes parents qui sont venus me tenir compagnie et les cinquante-trois gardes du corps postés un peu partout dans la villa. Gabriel est parti rendre visite à Mattias et, comme je ne peux pas me déplacer à cause de ma grossesse, je reste à Naples. Heureusement qu'Angelo et mes parents sont là parce que sans eux, je m'ennuierais à mourir. Il est onze heures trente. Maman et moi sommes en train de prévoir le menu de ce soir car nous avons des invités. Enzia, Max, X-ray, Léo et Andrew ont décidé de faire le déplacement Paris-Naples rien que pour moi et je compte bien leur offrir une soirée détente inoubliable. Ma mère s'occupe de l'apéritif tandis que je réfléchis à l'association des plats. Je note plusieurs idées avant de demander l'avis de ma mère puis je recopie le menu final au propre. Je sais ce que vous vous dites : « Ce serait plus simple d'envoyer un texto à la cuisinière ». Plus simple pour moi, mais pas pour elle. En cuisine, le papier est plus pratique que le portable et beaucoup plus hygiénique. En plus, j'ai du temps à tuer et une bonne excuse pour m'appliquer et avoir une écriture soignée. Une fois le menu recopié, le majordome apparait dans la pièce et récupère la feuille d'instructions pliée en deux que je lui tends.

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J'ai une de ces fringales moi ! Une chose est sûre : mes fils sont gourmands. Bon, en même temps j'en ai deux d'un coup alors...

Je descends à la cuisine où Marie prépare le repas de ce soir et la salue en lorgnant une belle orange dans le panier de fruits. J'ignore qui de Liam ou de Tiago m'a donné ce coup de pied, quoi qu'il en soit, la douleur m'oblige à m'assoir et à entamer le fruit en vitesse sous l'œil amusé de la cuisinière.

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Nous sommes tous réunis à table dans la salle à manger du premier étage. Elle est plus conviviale que celle du rez-de-chaussée et je voulais une ambiance chaleureuse et amicale pour ce repas. Marie a fait des merveilles en cuisine et je me régale des plats qu'elle a préparés. Apparemment, je ne suis pas la seule : ça fait trois fois que Léo me demande de complimenter Marie et trois fois que je lui promets de le faire. Mes parents ont tout de suite adopté mes nouveaux amis, surtout Enzia, et se montrent très curieux. Angelo, silencieux comme d'habitude, observe les convives avec intérêt. Je ne sais pas ce qu'il cherche mais il semble satisfait. Il faudra que je lui pose la question en privé un de ces jours. Ou peut-être que c'est juste un aspect de sa personnalité.

Après le repas, mes parents regagnèrent leur chambre rapidement. Enzia et Léo firent de même tant le voyage les avait épuisés. Je les regarde s'éloigner tous les deux avec l'impression tenace d'assister au début de quelque chose...

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Gabriel me manque. Je lui ai envoyé un texto ce matin pour savoir comment il allait avant de me rappeler qu'il n'a pas pris de forfait international. Traduction : je n'ai aucun moyen d'avoir des nouvelles à moins de lui envoyer une lettre. Et le temps que ladite lettre arrive à destination, Gabriel sera déjà de retour. Donc je patiente, enroulée dans ma couverture, une main sur le ventre pour me rappeler que je ne suis pas toute seule dans ce grand lit.

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Enfin ! Il est rentré. Je descends les escaliers aussi rapidement que mon ventre arrondi me le permet et saute dans les bras de Gabriel. Il me serre contre lui. On dirait bien que je lui ai manqué aussi. J'inspire profondément, soulagée de savoir qu'il est à nouveau près de moi. Le seul souci avec ce retour, c'est qu'il signe le départ de mes parents. J'aide ma mère à faire ses valises, les larmes aux yeux. Je suis comme ça en ce moment, je pleure pour tout et pour rien. Maman m'a expliqué que c'était à cause des hormones de la grossesse et Thomas a confirmé ce qu'elle m'a dit. Il m'a dit aussi que je risquais de me réveiller de plus en plus souvent la nuit voire même d'avoir des fringales nocturnes. Advienne que pourra, je suis prévenue !

Stone Heart MafiaWhere stories live. Discover now