Stone Heart Mafia

Chapitre 38

Peu après l'incident avec Lorenzo, Gabi et moi avons décidé de commencer l'entrainement de Tiago et de Liam. C'est à contrecœur que j'ai accepté mais les évènements récents m'ont montré que mes fils avaient besoin d'atouts dans leur jeu de cartes. J'ai commencé par leur apprendre à bluffer grâce au poker et j'avoue que mes deux petits anges se débrouillent plutôt bien. J'ai interdit à Gabriel de leur apprendre à manier les armes avant leurs dix ans mais je le soupçonne de le faire quand même en cachette. J'espère qu'il ne leur a pas mis un flingue entre les mains sinon c'est moi qui vais le flinguer !

- Maman, j'ai gagné !

- Bien joué Tiago !

- Mais euh, râle Liam.

Je souris et propose la revanche. Poker, échecs, dames, casse-têtes... L'entraînement que Gabriel et moi faisons suivre à nos fils repose principalement sur la réflexion et la préparation mentale. Deux qualités qui, dans le monde du crime, ne sont pas optionnelles. En parlant de Gabriel, le voilà qui rapplique dans le salon du rez-de-chaussée avec le courrier. Il me tend une enveloppe. Je la tourne dans tout les sens à la recherche de l'expéditeur, sans succès. Je hausse les épaules et ouvre la lettre tout en surveillant le plateau d'échecs du coin de l'œil. Je lis la lettre une première fois, fronce les sourcils, la relis puis abandonne.

- Katelyn ?

La jeune femme brune apparaît comme par magie dans la pièce et me remplace auprès de mes fils. Gabriel et moi nous enfermons dans le bureau, au premier étage.

- Je croyais qu'on avait démantelé le réseau ennemi, commençais-je.

- C'est le cas, pourquoi ?

Je lui tends la lettre de menaces qui m'était adressée.

- Qu'on me menace passe encore, repris-je, mais il est hors de question qu'on s'en prenne à nos fils !

- Evidemment, me répond Gabriel, mais nous ne savons pas qui t'as envoyé cette lettre. La meilleure chose à faire c'est de renforcer la protection des enfants et d'attendre que nos ennemis se manifestent.

- ILS VONT S'EN PRENDRE A NOS FILS !

Je me mets à pleurer, terrifiée. Gabriel me serre dans ses bras et essaie de me rassurer. J'apprécie son geste mais ce dont j'ai besoin en ce moment, c'est la certitude que mes fils seront en sécurité.

+++

Le lendemain, j'accompagne mes fils à l'école dans la limousine blanche, conduite par Guilian. Notre véhicule est encadré par deux berlines noires. Guilian stationne devant la grille de l'école. Deux gardes du corps en civil encadrent mes fils à leur sortie du véhicule. Gabriel et moi avons fait fabriquer de fausses cartes en urgence pour permettre aux gardes du corps d'accompagner nos fils dans l'enceinte de l'école. C'est donc muni de fausses cartes d'AVS et de permis d'achat et de port d'arme que Quentin et Dex suivront mes enfants de près jusque dans leur salle de classe.

Quentin

Madame embrasse ses fils et leur souhaite une bonne journée. Je pense à ma fille à qui j'avais promis de venir la récupérer à midi... elle va être déçue. Mais je pense qu'elle sera compréhensive en apprenant que j'ai dû protéger Liam et Tiago. Les deux héritiers saluent leur mère de la main en courant vers leur salle de classe. Leur professeure nous jette une œillade méfiante à laquelle je m'efforce de répondre par un sourire rassurant. Au besoin, je lui montrerai ma (fausse) carte d'Auxiliaire de Vie Spécialisé et tout se passera comme sur des roulettes... sauf si Dex me porte la poisse avec ses superstitions ridicules. D'un geste souple et discret, je me rassure en effleurant la crosse de mon arme dissimulée sous mon T-shirt. Tiago et Liam savent que Dex et moi sommes armés et ont mémorisé le plan de repli en cas de pépin. Je crois même que Liam a planqué un couteau dans son cartable. « Juste au cas où ». Tiago, lui, n'a pas besoin d'armes pour le moment puisqu'il excelle dans le karaté et le jiu-jitsu. Je le sais : c'est moi qui lui ai appris. En cachette bien sûr car Madame refuse que les héritiers apprennent à se battre avant leurs dix ans. Dommage que ce soit l'ordre du parrain qui prime.