Chapitre 25

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- Bon, on répète une dernière fois. Angelo, tu prends par l'est avec ton équipe...

Je ne pensais pas que Mattias mettrait ses menaces à exécution. Il s'est allié à un clan rival et a brisé le pacte précaire de non-agression entre nos deux clans. Traduction : c'est la guerre. Comme aux échecs, le but est de faire tomber l'autre en minimisant ses pertes. Le principe est le même. A part le fait qu'à « game over » tout s'arrête. C'est la prison ou une balle dans la tête. Donc tout le monde prend le « jeu » très au sérieux. Surtout Gabi et moi car nous commandons notre clan et la moindre erreur pourrait entraîner des dommages et des pertes très lourdes voire fatales. Cette nuit, on prévoit une tentative d'attaque contre un de nos hangars en périphérie de la ville. Les hangars ne servent pas de bâtiments de stockage. Nous les utilisons comme couverture pour nos hackers. Et qui dit hacker dit forcément données informatiques et informations compromettantes. Gabriel et Angelo sont parfaitement préparés à ce genre de situations. Moi... eh bien je n'ai jamais visé quelqu'un de toute ma vie. Il le faudra bien pourtant si je veux revenir vivante. Gabriel m'a prise dans son équipe mais je me doute bien que ce ne sera pas toujours le cas.

- Ok, tout le monde à bien compris ?

Les chefs de groupe hochent la tête simultanément.

- Parfait, annonce Gabriel, allez tous vous préparer. On décolle à minuit moins dix.

J'ai à peine le temps de cligner des yeux qu'il n'a déjà plus personne autour de la table. J'observe le plan de la ville avec attention. L'entreprise est plus que risquée mais d'après Angelo, plus le plan est bancal, plus il a de chances de réussir. Gabriel m'attrape par la taille et me chatouille.

- Arrête, dis-je entre deux éclats de rire, Gabi, steuplé !

Je me blottis contre lui. J'ai peur.

- Ne t'inquiète pas Mia. Tout va bien se passer.

- Si tu en étais aussi sûr tu n'aurais pas épuisé l'alphabet pour nommer tes plans de repli.

- Il faut toujours avoir un plan B.

- Sauf que là, tu as prévu tellement de situations catastrophe que tes plans vont jusqu'à Z.

Il éclate de rire. Je fais mine de bouder mais ses caresses me font céder très rapidement.

- Tout ira bien. Fais-moi confiance Mia.

Il vaudrait mieux que tout se passe bien, sinon, moi, je fais mes valises quitte à retourner chez papa-maman la queue entre les pattes.

+++

Je m'habille rapidement pour cette nuit : un pantalon et un T-shirt noirs sans oublier ma ceinture et mon brassard, auxquels j'ai ajouté des nanorobots pouvant servir de mouchards. J'enfile aussi une petite doudoune sans manches. On est peut-être en été mais les nuits sont quand même fraîches. Je m'attache les cheveux et inspecte ma tenue. Digne d'un commando d'élite ! Gabriel entre à cet instant et me regarde, ébahis.

- Quoi ?

- Rien... tu...

Je souris et lui saute dans les bras. Il m'embrasse tendrement avant de finir sa phrase :

- Tu es magnifique.

+++

Le camion rebondis sur la route et je manque de me cogner à la paroi. Une trentaine de mercenaires sont assis dans le véhicule. Ils sont tous armés d'un fusil d'assaut. Angelo, Gabriel et moi sommes les seuls à ne pas en avoir. Je croise les bras en serrant le manche de mon couteau préféré, celui dont les gravures représentent mon saule pleureur. Dans dix minutes, je serais plongée au cœur de l'action. Le camion s'arrête et l'équipe d'Angelo descend en silence avant de courir se mettre en place.

Stone Heart MafiaWhere stories live. Discover now