Épisode 17 : J'arrive, Mikael !

17 2 2
                                    

Tiens bon Mikael, j'arrive !

Le jour où il était devenu son chevalier attitré, il lui avait confié à quel point le rituel d'allégeance, qui le contraignait à obéir à tous les membres de la famille impériale, le révulsait. Eve lui avait alors promis qu'elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour le protéger d'eux. Elle se souvenait encore du sourire confiant qu'il lui avait adressé. Elle ne pouvait faillir à sa promesse maintenant.

Tout d'abord, il lui fallait trouver un moyen de quitter cette tablée, où les princesses venaient d'engager une discussion stérile, sur les mines de pierres magiques.

Aysel et Brigitte en dirigeaient les débats :

« Je pense que la solution la plus efficace serait d'envoyer davantage d'homonculi dans les mines. Ce ne serait pas compliqué d'augmenter le taux de subalternes qui doivent s'y rendre : il suffirait de relever le niveau d'exigence pour passer d'un rang à l'autre.

— Voilà une bonne idée, Aysel. Je pense aussi qu'aucune solution ne pourrait être plus efficace dans l'immédiat. Nous devons cependant aussi envisager le long terme. Le point crucial étant que notre plus importante source de pierres magiques, à savoir les mines de Galamute, est presque épuisée. Ce dont nous avons réellement besoin, c'est d'un nouveau site de production.

— Mais... Les mines de pierre magiques n'apparaissent qu'après cristallisation d'une carcasse de dragon. Serais-tu en train de suggérer d'organiser une nouvelle expédition de chasse au dragon ?

— Exactement ! Ce qui signifie que nous aurons aussi besoin de plus d'homonculi de niveau intermédiaire, qui pourront prendre part à l'expédition de chasse. Et si nous envisageons une conquête à grande échelle, on pourrait même leur adjoindre quelques homonculi de rang supérieur... »

La conversation se déroulait exactement comme l'avait prévu Eve. Un tissu d'arguments stupides, soutenus par une logique biaisée, où, bien entendu, les homonculi n'étaient que des denrées que l'on pouvait utiliser et sacrifier, rien de plus.

Ça doit être sa façon de faire durer ce goûter le plus longtemps possible.

Eve était à présent sûre que Brigitte avait orchestré les événements, afin d'isoler Mikael et pouvoir lui faire infliger elle ne savait quelles abjectes tortures. Rien d'astucieux ne lui venait à l'esprit, pour quitter ses sœurs sans éveiller leur suspicion, mais elle ne pouvait se permettre d'y réfléchir plus longtemps. Il valait mieux agir avec rapidité et gérer les conséquences ultérieurement.

Je n'ai qu'à les endormir.

Une opération qui lui porterait sûrement préjudice, plus tard... Mais l'heure n'était plus à l'hésitation ! N'était-ce pas le moment de mettre en pratique tous ces sorts, qu'elle avait étudiés avec tant d'assiduité, afin d'être capable de les utiliser dans des circonstances critiques comme celle-ci ? Le danger qui guettait Mikael risquait de lui être fatal et elle songea que la fin justifiait les moyens, surtout si cela lui permettait de le soustraire aux manigances de sa sœur. Il y avait tout de même un point positif dans cette désastreuse situation : la première princesse Roxandra et la deuxième princesse Carola n'avaient pas l'air de s'intéresser du tout à la conversation.

Je parie qu'elles ne sont pas au courant du plan de Brigitte. Je peux donc axer tous mes efforts sur la coupable et avec un peu de chance, les plus jeunes ne monteront pas au créneau.

Après une brève analyse, elle était arrivée à la conclusion qu'il serait inutile d'endormir une autre princesse, avant de s'occuper de Brigitte. Celle-ci n'aurait en effet aucun mal à les réveiller aussitôt, avec un contre-sort. Et il valait sans doute mieux se contenter de ne viser que Brigitte : cela minimiserait les répercussions qui en pourraient en découler.

Eve princesse révolutionnaire S2Where stories live. Discover now