Lorsque le père d'Ellie les oblige à déménager au fin fond de l'Écosse pour son travail, la jeune fille est dévastée - elle laisse derrière elle ses amies de Nantes pour la froide campagne des Highlands. Il y pleut en permanence, les jeunes du coin...
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Ellie et Sophia avaient passé la nuit dans la grotte, endormie dans un coin à peu près sec, les claymores et le livre rangées hors de portée de Nessie. La créature avait posé sa grosse tête écailleuse non loin des filles, appréciant leur présence. Lorsque le téléphone d'Elisabeth sonna pour les réveiller, elle se redressa avec lenteur, frottant ses yeux. Elle était encore épuisée après son altercation avec son père et la grand-mère de son amie et crapahuter dans la forêt en pleine nuit n'avait certainement pas aidé.
- Sophia ?
La rousse cligna des yeux, la fixa avec un sourire. Elle se redressa, tira la petite couverture de pique-nique vers elle.
- Bien dormi ?
- A peu près... le sol n'est pas aussi confortable qu'un lit, s'amusa la jeune écossaise.
Elle se leva complètement pour s'étirer, avant d'avancer en direction de Nessie et lui procurer quelques caresses. Sophia était de plus en plus inquiète de l'état de la créature qui maigrissait trop vite - chasser Morag dans son propre lac allait devenir de plus en plus urgent.
- Tu crois qu'ils nous cherchent, dehors ? demanda-t-elle soudain.
Elle se tourna vers Ellie, la fixa sans un mot. La brune pinça des lèvres, coupable d'avoir entraîné son amie dans une telle situation. Si ils parvenaient à sceller le passage jusqu'à ce que tout rentre dans l'ordre, ils ne pourraient rien expliquer aux adultes, et les punitions qui allaient suivre ne donnaient pas envie... pourtant, c'était la chose à faire. C'était juste, et c'est pour cette raison qu'Ellie, malgré sa culpabilité, était heureuse d'avoir son amie avec elle.
Lorsqu'elle regardait Sophia, elle ne pouvait s'empêcher de la comparer à ses amies de Nantes. Comment avait-elle pu passer tant de temps à cracher sur leurs camarades de classe en faisant du shopping tous les week-ends, pour que ces filles l'oublient à l'instant même où elle avait quitté la France ?
Peut-être qu'Ellie se trompait, et pourtant... elle était persuadée que Sophia était différente. Elle aurait pu disparaître à l'autre bout de la planète et la rousse aurait quand même trouvé le moyen de la contacter, en allant jusqu'à lui envoyer des lettres et des photographies de ses trouvailles si le réseau téléphonique ne fonctionnait pas.
- Ils nous cherchent forcément. Je suis désolée de t'avoir entraînée dans cette histoire... mais je ne le regrette pas pour autant, avoua Elisabeth.
La rousse secoua la tête avec un sourire.
- Ne dis pas de bêtises. Tu as bien vu le grimoire... nous devons être trois. Même si tu avais voulu m'éloigner... cela n'aurait servi à rien.
C'était vrai, mais cela ne faisait pas plaisir à Elisabeth pour autant. A la place, elle préféra fixer son téléphone, le souffle court - il fallait appeler Théodore, et espérer qu'il soit toujours partant pour effectuer le rituel.
