Chapitre 26

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𝘙𝘐𝘝𝘌𝘙
⊹ ࣪ ˖

La lumière du jour m'éclaire de nouveau quand je regagne le jardin. Ma mère a pris le relai sur la grille, aux côtés de Tante Carmen et ma grand-mère qui commencent déjà à dresser la table quand j'arrive. Je fais doucement redescendre ma frustration.

— Maman, je dois partir en urgence. J'ai oublié qu'on avait un devoir de groupe. On doit le rendre dès demain.

Ce n'est un mensonge qu'à moitié, parce que je n'ai pas encore fini une partie de mon projet de groupe. Mais je ne compte pas le finir aujourd'hui, vu que le dernier délai est la semaine prochaine.

— Quoi ? Mais on allait commencer à manger... Et depuis quand tu oublies de faire tes devoirs, chenapan, me gronde-t-elle en me flanquant un coup de spatule.

En fait, ces trucs devraient vraiment être considérés comme des armes tellement ça fait mal.

— Tu ne serais pas en train de devenir un délinquant ? C'est parce que tu es éloigné de moi, ronchonne-t-elle.

— C'est pas grave, la rassuré-je en lui tenant fermement les épaules. Je dois vraiment y aller. Je viendrai te voir dimanche prochain.

Je dépose un baiser sur sa joue en guise d'excuse.

— Où est ton père ?

Elle m'adresse un regard rempli d'espoir.

— J'ai essayé maman.

Elle soupire puis repose sa spatule, avant de se grater la tempe — un tic qu'elle a depuis toujours.

— Je crois que je devrais y aller, propose-t-elle. Allez zou, va travailler.

Je lui dis au revoir avant de passer voir le reste de la famille pour m'excuser de mon départ. Tom s'accroche à mes pieds en pleurnichant, ne voulant pas que je parte.

— Je te rendrai visite dès que je le pourrai, lui dis-je en lui caressant le dos.

— Promis ?

— Promis.

Il avance timidement son petit auriculaire et l'entrelace avec le mien.

Quand je me retourne vers la devanture de la maison, je remarque une tête blonde me regarder depuis l'encadrement de la porte. Je vais volte-face, ne voulant pas envenimer la situation. Moi et ma sœurs pouvons en reparler plus tard.

J'ouvre le petit portail grenat dans un bruit de métal, et me sens enfin respirer quand j'y ressors. Le voisinage est silencieux aujourd'hui.

Sur le petit sentier qui mène vers le centre ville, je ne peux pas m'empêcher de donner des coups de pieds dans des pierres qui traînent par terre. Elles partent dans tous les sens, et heureusement qu'il n'y a pas beaucoup de passants de ce côté-là.

J'ai besoin de jouer et de retrouver ma crosse. La patinoire n'est pas si loin de la maison de mes parents. Je peux y aller à pieds.

Alors que j'engage ma route vers le sud de Manhattan, je sens mon cellulaire vibrer dans la poche de ma veste. Sans même prendre la peine de regarder la provenance de l'appel, je fait glisser mon doigt sur l'écran.

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