Chapitre 68

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𝘙𝘐𝘝𝘌𝘙
⊹ ࣪ ˖


— Pourquoi tu restes planté là ?

Je me décide enfin à décoller mes chaussures du goudron et la suis à travers le portail. C'est drôlement silencieux, du moins jusqu'à ce que j'entende un chien aboyer.

— Thor ! Assis.

Charlie essaye de le neutraliser alors qu'il essaye définitivement de me mordre. Je ne cille pas un seul moment.

Ce n'est ni un berger allemand ni une autre race de chien qui a la taille d'un enfant de huit ans. Il est tellement petit que même Neige lui ferait peur, pourtant il continue de m'aboyer dessus. Et dir qu'il s'appelle Thor.

Une fois la bête attachée à sa laisse, ma mentorée m'entraîne à l'intérieur. C'est une maison luxueuse, comme je pouvais m'y attendre. Je tire ma valise qui roule sur le sol carrelé, mon hôte juste devant moi.

— Tu dois avoir faim ? me demande-t-elle.

— Non, j'ai mangé une barre de chocolat dans la voit...

Ma phrase se fait interrompre par un gargouillement peu charmant. Je lève la tête pour croiser le regard se Charlie et nous éclatons instantanément de rire.

— Le sucre te donne seulement de l'énergie, il ne remplira pas ton estomac.

— Tu sais que tu assures plus en bio qu'en analyses financières ? la taquiné-je. Il n'est pas trop tard pour aller en médecine.

— Tu dis ça parce que je suis nulle ?

Elle fait la moue un instant.

— Tu as le meilleur des tuteurs, donc non.

— C'est toujours comme ça que tu te rattrapes ? me demande-t-elle en grimacant.

— Dit celle qui prétendait me connaître.

Elle secoue la tête et s'engouffre dans une pièce, dans laquelle je pénètre également.

— Bonsoir Pathy !

Charlie salue la seule personne présente avant notre arrivée. C'est une quarantenaire aux cheveux courts et bouclés avec un tablier à carreaux noués autour de la hanche. Elle vient de sortir quelque chose du four. Je la salue à mon tour et lutte intérieurement afin d'éviter de saliver face aux mets sur la table.

— C'est le jeune homme dont tu nous as parlé, Cha ? Vous êtes fiancés depuis combien de temps ?

Je me retourne vers la concernée en écarquillant les yeux.

— Nous ne sommes pas...

— Six mois.

Elle me devance rapidement en faisant à un grand sourire à Pathy. Bien sûr. Il ne faut pas qu'elle nous grille.

Mais cette excuse est franchement malaisante.

— Donc vous avez besoin que je vous prépare une seule chambre ou...

— Ça ira, la coupé-je immédiatement.

— On dormira séparément pour ce soir, continue ma fausse fiancée. Tu peux te servir.

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