HOFFERSON | 1

FLASHBACK I | Théo Hofferson

Théo Hofferson

Nda : Dans ce chapitre, on va légèrement évoquer le viol. Certains sont malheureusement propices à être sensibles à ce sujet, alors n'hésitez pas à passer quand vous voyez que ça commence à en parler ou soyez seulement prudents...

Quatorze ans en arrière,
Avril 2010.

Âge Théo Hofferson 8 ans
Âge Adélaïde Hofferson : 14 ans
Âge Lévi Hofferson : 5 ans

Je n'ai jamais aimé le mauvais temps, enfin surtout les rafales de vent. Ça m'a toujours rappelé le soir où j'ai rencontré Lévi, c'était un des meilleurs moments de ma vie comme un des pires. Je n'ai jamais été aussi effrayé, aussi triste et aussi heureux à la fois. J'étais effrayé pour lui, j'étais triste pour la peine qu'avait ma mère, et j'étais heureux d'avoir un petit frère.

C'était une nuit d'avril 2010, un dimanche, et nous n'étions pas épargnés du vent. Ça m'a toujours fait peur. Le vent m'a toujours angoissé car les enfants qui ne m'appréciaient pas en primaire faisaient semblant de lire l'avenir, et disaient que j'allais mourrir à cause du vent. Quelque chose d'idiot, mais à huit ans, c'est le genre de conneries que nous croyons. Alors pour me rassurer, mes parents et ma grande sœur avaient pris la décision de regarder tous ensemble le film Dragons qui était récemment sorti. Je m'en souviens qu'à l'époque, je pensais faire quelque chose d'illégal ; j'avais école le lendemain, et j'allais me coucher tard. Je pensais même avoir des supers pouvoirs puisque je n'étais pas fatigué, et je me voyais déjà le raconter à ceux qui se moquaient de moi.

Nous étions installés sur le canapé, et pour une raison que j'ignore encore à l'heure d'aujourd'hui, mon père avait décidé de tourner sa tête vers notre porte d'entrée. Je pense que c'était devenu comme un réflexe étant donné que tout le monde savait que cette maison appartenait aux Hofferson, et que juste à côté de la porte nous avions une petite baie-vitrée qui donnait sur la rue ; les passants pouvaient voir l'intérieur, le genre de truc de psychopathe qui avait fait que regarder la porte était devenu un reflex de mon père. Certains fans pouvaient avoir l'idée d'observer pour nous voir quand on passait et se dire qu'ils nous avaient vus dans la vraie vie. En 2024, actuellement, Lévi ferme tout le temps le store de cette baie-vitrée et compte bientôt la condamner. Peut-être à cause des mauvais souvenirs, mais principalement par la peur de se faire observer.

Sauf que le regard de mon père était devenu tout d'un coup écarquillé et un peut trop intense à mon goût. Il avait comme des sueurs froides. Je pouvais lire dans ses yeux sa vive panique. Jony avait commencé à trembler et avait posé son bras sur mon ventre, comme pour me protéger d'un danger. Danger qui était pour moi encore inconnu ; je pensais que mon père était juste parano. Ma mère n'avait pas compris non plus, mais au moment où elle avait regardée mon père et la fenêtre, elle s'était figée. En même temps que ma grande sœur, d'ailleurs. J'avais aussi prendre peur même si je ne voyais rien, mais le comportement de mes parents et Adélaïde me laissaient sans voix.

Petit que j'étais, j'avais essayé de me lever un peu du canapé pour voir ce qu'il y avait, comme tout enfant innocent. Mais ce que j'avais pu observer m'avait donné des milliers de frissons. Un homme, plaqué devant notre fenêtre, qui regardait l'intérieur de la maison. Il fixait chaque meuble, chaque recoin, comme s'il voulait connaître l'architecture au millimètre près. Il restait sans bouger, figé. Je voyais à ses mouvements qu'il n'était pas tétanisé, certes, mais il avait l'air de se demander quelque chose. Il portait un pull sombre et était vêtu de sa capuche pour que personne ne puisse le reconnaître, mais dans la nuit on ne voyait que sa silhouette. Cet homme n'était pas net, c'en était certain.