Épilogue

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Depuis ce terrible événement, mes parents adoptifs ont décidés de m'envoyer chez une psychologue spécialisée pour m'aider à surmonter ce que j'ai vécu. Ça fait déjà plusieurs séances, mais je ne me sens toujours pas à l'aise ici.

Lorsque j'arrive au cabinet de la psychologue, je suis immédiatement saisie par l'atmosphère. Les murs sont peints d'une couleur apaisante et douce, un mélange de nuances de bleu et de mauve qui me donne l'impression d'être enveloppée dans une bulle protectrice. Dans un coin de la pièce, il y a une petite fontaine qui émet un faible bruit mélodieux, créant ainsi un fond sonore apaisant.

Elle m'invite à m'asseoir dans un confortable fauteuil en velours beige, orné de coussins moelleux. À côté du fauteuil, il y a une petite table basse en bois foncé, sur laquelle sont disposés quelques crayons de couleur et un carnet de croquis vierge.

Cette femme si élégante et bienveillante, me regarde attentivement pendant que je m'installe. Son regard est empreint de compassion, mais aussi d'une certaine fermeté. Je peux lire dans ses yeux une détermination sans faille à m'aider à traverser cette épreuve.

Elle commence par me poser des questions banales, des questions sur mon quotidien, ma famille, mes amis. Je réponds du bout des lèvres, encore trop angoissée pour m'ouvrir complètement. Elle ne me presse pas, elle comprend que je suis nerveuse.

Au fil des séances, la psychologue trouve un moyen subtil de me faire parler : le dessin. Elle me propose de dessiner mes émotions, mes souvenirs, mes cauchemars. Au début, j'étais sceptique, mais je me suis rapidement prise au jeu.

Je prends le crayon bleu le plus foncé de mon choix et je commence par esquisser un paysage sombre. Les lignes brisées de mon dessin représentent les fissures dans mon âme. Les arbres sans feuilles symbolisent ma tristesse.

Elle se penche doucement, examine mon dessin et me pose des questions impertinentes qui me prennent de court. Pourquoi tes arbres sont-ils sans feuilles ?Que ressens-tu en voyant ces fissures ? J'avoue que sur le moment, ces questions me semblent envahissantes, intrusives. Mais peu à peu, je comprends que cela fait partie de ma guérison.

Je reprends le crayon et continue de dessiner, laissant mes émotions s'exprimer sur le papier. Plus je dessine, plus je parle. Les images deviennent moins effrayantes, moins torturées. Petit à petit, je trouve le courage de raconter à la psychologue les détails horribles de cette nuit d'horreur. Je lui parle des cauchemars qui hantent mes nuits, des voix dans ma tête qui ne me laissent pas en paix.

La psychologue écoute attentivement, sans interrompre. Elle prend des notes, griffonne des croquis sur sa feuille de papier. Cela me rassure, je sens que mes paroles sont validées, que je ne suis pas jugée.

À chaque séance, je quitte le cabinet de la psychologue avec un léger soulagement. Le poids sur mes épaules diminue un peu plus à chaque pas que je fais vers la guérison. Les dessins eux-mêmes servent de témoignages de ma progression, des preuves tangibles de mon courage et de ma résilience.

- Nous avons fini pour aujourd'hui Nouria. Tu as fais de gros efforts, je suis fière de toi. À la semaine prochaine.

Je sors de chez ma psy, les pensées encore enchevêtrées dans ma tête. Je respire profondément pour tenter de les ordonner, mais elles tourbillonnent, incontrôlables. C'est alors que je la vois, Iza, qui m'attend avec Charko. Je lui ai parlé de mes séances chez la psy, et depuis, elle insiste pour m'accompagner toutes les semaines, même si elle ne peut pas rentrer avec moi. C'est touchant de voir à quel point elle se soucie de moi.

Iza est là, plongée dans une réunion intense, une oreillette vissée à l'oreille droite et une tablette dans les mains. Elle est toujours aussi occupée, mais son regard se pose sur moi, rempli de douceur. Elle est vêtue d'un ensemble blazer jaune, qui lui va à ravir. Sa tenue est élégante et raffinée, mettant en valeur sa silhouette gracieuse.

The LegaciesWhere stories live. Discover now