Chapitre 18

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Logan

3 heures, 180 minutes, 10 800 secondes... Je sais que le doc prend son temps pour soigner ma mère correctement. Mais putain, ce que c'est long. J'ai la tête qui tourne, la sensation de sombrer.

Durant la première heure, Théa n'a fait que s'excuser. Je ne comprenais pas, jusqu'à ce qu'elle me montre la lettre. Elle se sent coupable du sort de ma mère. Je lui ai pourtant dit que ma mère donnerait sa vie pour chacun de nous. Mais ça ne la calme pas pour autant. Je n'arrive pas à faire le tri dans tout ce que je ressens. La colère, la peur, la tristesse, la rage, l'angoisse...

Malia est toujours endormie dans unes des chambres et tant mieux. Je l'adore et nous avons une belle complicité, mais j'ai déjà du mal à gérer Théa et moi-même. Heureusement que mon oncle est présent pour soutenir Abby, ma tante, que Liam est présent pour Matthew. Sinon, je crois bien que je m'écroulerai.

Ma cousine se colle contre mon torse en reniflant tout en continuant de me dire à quel point elle s'en veut. Nous puisons notre force et notre courage dans l'autre. Nous sommes le phare de l'autre.

C'est Théa qui m'a aidé à faire mon coming-out. Ma mère est tolérante, mais je ne savais pas comment lui dire, c'est d'ailleurs ma cousine qui m'a demandé si je n'étais pas gay. Ce souvenir me fait sourire, car j'ai fait fureur au lycée auprès des filles, mais cela ne m'intéressait pas. Je n'avais encore jamais eu de copine et m'en fichais pas mal.

Un jour, en cours de sport, je me suis retrouvé bousculé par un mec. Ses mains se sont retrouvées sur mon bas ventre et là… mon cœur s'est accéléré, ma bite s'est tendue. Je ne savais pas quoi faire, alors je suis partie en vitesse aux toilettes et n'en suis ressortie qu'une fois le cours de sport fini.

Théa en a été témoin et quelques semaines plus tard, après m'avoir surpris plusieurs fois à regarder ce même mec. Elle me posait cette fameuse question. Je n'étais pas gênée face à ma cousine et lui ai parlé ouvertement. Deux mois plus tard, je sortais avec ce type. Ça n'a pas duré, mais il a été mon premier. Celui qui m'a fait comprendre ce que j'aimais, ma première relation et ma première fois.

Je retourne dans le présent quand le médecin du club sort de la chambre dans laquelle se trouve ma mère. Il nous annonce qu'elle a perdu énormément de sang et que les prochaines heures seront décisives. Toutefois, l'opération c'est bien passée. Ma mère est une battante, j'ai confiance en elle.

Les jumeaux reviennent avec des cafés. Depuis plus d'une heure, ils sont ceux qui nous font sourire. Qui dépose du baume sur nos blessures, habituellement Malia a ce rôle, mais avec cette fusillade, c'est impossible. Je n'ai pas cru possible que ces traumatismes prennent le dessus aussi rapidement.

En même temps, je n'imaginais pas subir une seconde fusillade en quelques jours. Je me souviens encore de mon appel pour la prévenir qui remonte à quelques heures. J'ai essayé de lui expliquer le plus simplement sans donner trop de détails. Quand elle m'a dit venir le plus vite possible, j'aurais dû me douter. Je suis presque sûr que ses affaires étaient déjà prêtes et que le préavis de son appartement a été donner quand nous lui avons annoncé notre départ pour les États-Unis.

Lewis et Loris nous ont ramené des vêtements de rechange. Chacun de nous a refusé de quitter la salle d'attente malgré la tension présente. Seulement des membres ainsi que les régulières sont présents à nos côtés. Liam a dû dégager une pute qui n'aurait pas fait long feu si ma famille de sang était dans leurs états normaux. Kim, il me semble, du coup, même les brebis gentilles ont dû partir.

Elle a eu l'audace de se ramener autant couverte que durant une orgie, ce qui n'est pas du tout approprié. En plus de ça, cette morue a osé regarder ma cousine et lui dire qu'elle n'avait pas sa place ici. Qu'elle ferait mieux d'assister le médecin, mais que la situation ne la surprenait pas, car depuis son arrivée, le club n'avait que des merdes.
Liam était tellement énervé que j'ai bien cru qu'il allait lui arracher la tête.

The Devil's Phoenix Where stories live. Discover now