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« Aussi sombre que les profonds marins, mon cœurresteapeuré. »
Cela fait deux semaines que nous sommes rentrés de Ohio et je n'ai pas adressé un mot à Zane.
Je n'assume plus ce voyage.
Je prends comme excuse pour mon comportement durant ce voyage ; mes règles.
Zane ne m'a pas apporté de grande attention face mon ignorance, occupé avec une affaire dont j'ignore le sujet.
Je n'ai pas retouché mes poignets, par peur que Zane vérifie réellement tous les jours. Je pense qu'il a oublié la situation avec mes mutilations, sûrement parce qu'il a autre chose à faire que de s'occuper d'une fille qui se fait du mal pour ressentir une douleur plus violente que celle que son cœur subit.
Pitoyable, Eva.
Mais je n'ai pas besoin que Zane s'occupe de moi. Je n'ai tout simplement pas besoin qu'un homme m'aide.
Ils ne réfléchissent qu'avec leur entrejambe et se croient supérieurs à tout le monde.
Égalité homme et femme, tu parles.
Les hommes ont toujours eu des privilèges par rapport aux femmes qui sont sans arrêt jugées. Quelle honte. Et dans le monde de la drogue, les hommes sont des dieux grecques à respecter.
Forcément, voir une femme au commande d'une mafia, ça les troublent puisque pour eux, une femme ne peut pas gérer un business. Sa place est, d'après eux, sûrement dans un club en train de perdre sa dignité. Doublement honteux.
Les mafieux, se croient tout permis. Violer ? C'est devenu un plaisir pour eux, tant qu'ils se vident les couilles, ça leur va. Est-ce qu'on pense une seule fois aux femmes dans tout ça ?
Les hommes sont tout simplement injustes. Le monde est injuste et j'aurais beau le crier à tout le monde ça ne changera pas. La mentalité des êtres humains est tout simplement absurde, homme comme femme. Parler ne changera rien, liberté d'expression à la noix.
Mais il y a tout de même, certaines personnes qui entendent les vrais jugements et qui se sacrifient à protéger certaines lois et droits. Les femmes devraient être plus avantageuses par rapport aux hommes. Elles ne sont pas des connasses, du moins, la plupart.
Je soupire bruyamment pour faire disparaître mes pensées. Ça ne sert à rien de débattre sur ça, ce sujet sera toujours banaliser.
J'enroule une serviette noire autour de mon corps et m'empresse d'aller m'habiller. Lorsque je quitte la salle de bains, un courant d'air glacial vient chatouiller mes cheveux, recouvrant ma peau de chair de poule. Je ferme la porte de mon balcon, que j'ai ouvert récemment pour aérer ma chambre.
