9| Daisy et Tom ; Daemon et Cameron.

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« Mais cela ne sert à rien de revenir à hier, car j'étais alors une personne différente. »




𝑬𝒓𝒐𝒔



Cette sale petite garce.

Elle veut me voir geindre de douleur, que je m'agenouille face à elle, que j'admette ma défaite et la supplie ? Elle peut aller se faire foutre. Cette cinglée n'aura jamais la satisfaction de me voir flancher.

J'ai une image à garder, alors tenir cette peste loin de mes affaires semble être une question de vie ou de mort. Tiens, en parlant de ça, elle n'est pas la seule à vouloir interférer avec ma carrière et mes projets. Un autre problème de taille se trouve sur mon chemin.

Cameron Maddox.

Ce dernier m'a appelé quelques jours auparavant. Ma prochaine course clandestine approche à grands pas, ça se compte en heure, avant que mon sort ne soit scellé. Ce soir, il paraît que j'affronte un concurrent de taille, m'a-t-il prévenu. Alors j'ai tout intérêt à me préparer psychologiquement.

Sinon, il se fera le plaisir de dévoiler mon affreux secret au monde entier. Et s'il fait ça, je peux tirer un trait sur ma carrière dans la Formule 1. Tout le monde saura qui je suis vraiment, que je ne suis qu'un vilain petit menteur. Je me suis battu corps et âme pour avoir cette place, pour entrer parmi les meilleurs.

Je n'ai jamais eu le droit à aucun putain de privilège.

Cameron et Daemon avaient l'aide de papa, l'argent de leur famille blindé aux as ; moi, je n'étais qu'un déchet sur leur chemin, une fourmi qu'ils pouvaient écraser à tout instant.

Sauf que le vaurien a grandi pour les dépasser et, ça, ce connard de Maddox n'arrive pas à le supporter. Je suis meilleur que lui. J'ai réussi, il a échoué. Il avait tout, je n'avais rien. Et voilà qu'aujourd'hui, les rôles se sont inversés.

Oh, mais attends..., murmure sa voix près de mon oreille. Attends seulement qu'il arrive... Patiente, jusqu'à ce que le chat du Cheshire revienne en ville. Parce que tu es loin d'être de taille pour affronter sa colère.

Et il approche à grands pas pour dévorer ton âme.

Le chapelier fou et le chat du Cheshire. Ensemble, ça va faire des étincelles.

Des feux d'artifice.

— C'est tout ce qu'il voulait ? m'interroge Grayson, soucieux. Te prévenir de la prochaine course ?

Machinalement, je hoche la tête. Putain, ça n'a aucun sens... Tout ce qu'il fait ne semble avoir ni but ni fin. Mais ce qu'il désire, la seule et unique chose qu'il convoite... c'est ma chute.

— Je viens ce soir aussi, affirme-t-il. Je mettrai ma capuche et mes lunettes de soleil, comme la dernière fois.

Un long soupir m'échappe, tandis qu'il fait le tour de la table basse tout droit importée d'Italie, pour venir s'asseoir à côté de moi, sur le canapé cousu main en France.

— C'est trop risqué, déclaré-je, en secouant la tête. C'est une bataille que je dois mener seul, Gray. Je ne veux pas qu'on tombe tous les deux à cause de lui.

— Ce que je ne comprends pas, murmure-t-il, c'est qu'il ne t'en veuille qu'à toi. On était quatre ce soir-là. On était tous coupables, alors pourquoi est-ce qu'il ne s'en prend qu'à toi ?

Parce que je suis le seul vrai responsable.

— Dans moins de deux semaines, complété-je nerveusement pour changer de sujet. Monaco, n'oublie pas. On n'aura pas de seconde chance.

The Pilot UnionWhere stories live. Discover now