Hurt

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Six heures du matin. J'étais si impatiente de retourner dans la forêt. Cela faisait deux heures que je faisais "le hibou", et une demie-heure que j'entendais Théophile ronfler dans la chambre d'ami. C'était insupportable. Mais je devais tenir le coup pendant encore soixante jours. Je soupirai, je voulais revoir ce loup et tirer les choses au clair. J'avais fait des recherches sur Internet à propos des loups-garous pour en revenir à ce Hansol. J'étais tombé sur des fanatiques du sujet voyant des complots partout, mais je n'écartais aucun élément dans ma découverte de comment ce loup était arrivé ici. Si ça se trouvait, je me faisais des idées et tournais la chose en affaire d'état pour rien. Mais ça m'occupait, et le savais que je ne dormirais pas tant que je n'aurai pas répondu à mes multiples et diverses questions.

Je finis finalement par me rendormir, noyée dans mes interrogations.

- MARMOTTE ! hurla Théophile en me secouant l'épaule.

À moitié réveillée et déjà agacée, je lui attrapai le poignet.

- Tais-toi, ma mère et ma soeur dorment.

- Quoi qu'il en soit, debout la marmotte. Tu dois être descendue dans un quart d'heure.

Il partit. Je me levai rapidement et attrapai des vêtements dans mon armoire : un jeans et un gros pull gris chiné. Il ne me fallut pas longtemps pour m'habiller, je ne comprenais pas ces filles qui prenaient deux heures pour si peu de choses.

Les deux autres étaient effectivement déjà en bas. Mon père terminait de boire son café, un énorme sac traînait à ses pieds, sûrement le matériel. Mon cousin, lui, était en équilibre sur une jambe et mettait ses chaussures. Comme c'était prévisible, il tomba par terre, en marmonnant un juron. Papa ne put s'empêcher de rigoler. Par pitié, j'aidai Théo à se relever. J'enfilai par la suite mes propres chaussures, de vieilles chaussures de marche.

- Rappelle-moi pourquoi on doit partir si tôt ? demanda Théophile à mon père.

Je fronçai les sourcils tandis que papa expliquait pour la énième fois à son neveu que c'était pour avoir une bonne place pour surveiller.

- J'ai pris un couteau et un sac pour les champignons, Laure. annonça mon père en sortant de la maison.

- C'est gentil, merci ! répondis-je en fermant la porte à clé.

Quand c'était la saison des champignons e que j'allais dans le bois, je ramenais souvent des champignons. J'étais la seule de la famille, avec ma mère, à savoir différencier à coup sûr un comestible d'un non-comestible. Par contre, je n'arrivais pas à les cuisiner, cela devenait de la bouillie à chaque fois, c'était immangeable.

- Je reviens, je vais chercher Victor. dis-je.

Victor, c'était notre chien de chasse, un Jack Russell surexcité mais très gentil. Il avait un bon flair. Il était blanc avec des tâches brunes dont une qui faisait le contour de son œil gauche. Il avait passé la nuit dehors, dans sa niche, car il faisait trop de bruit. En me voyant arriver, il aboya et courut vers moi, la langue pendante. Je l'esquivai à temps, avant qu'il ne me saute dessus avec ses pattes boueuses. Je détachai sa laisse du piquet à côté de la niche. On devait l'attacher, sinon il s'enfuyait et c'était difficile de le retrouver.

- On va aller chasser mon grand ? dis-je en m'accroupissant et lui gratter l'oreille.

Il se mit à sauter dans tous les sens. Je l'aimais bien ce chien. Il commençait à se faire vieux, mais était increvable. Il m'accompagnait depuis que j'avais trois ans. Je retournai auprès de mon père, tenant fermement la laisse de Victor qui tirait comme un boeuf dessus.

Enfin prêts, nous nous mirent en route. Nous allions dans le bois où je me réfugiais habituellement, mais nous n'allions pas nous aventurer aussi profondément. Je pensais prétexter la recherche de champignons pour partir à la recherche du Lupin. C'était d'ailleurs la principale raison pour laquelle j'avais accepté d'accompagner mon père dans sa chasse. Evidemment, cette discipline m'intéressais, parce qu'il faut quand même le dire, rien ne vaut un civet de biche, mais sans plus.

Run, there's a wolf ( Vernon SEVENTEEN )Where stories live. Discover now