Broken arm

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Je voulus hurler, mais ne parvins à sortir aucun son. Les deux autres étaient arrivés en courant et avaient encerclé l'arbre, me privant de toutes brèches m'ayant permis de m'enfuir. Il n'y avait personne dans les alentours à part mon père de l'autre côté de la forêt ; il y avait peu de chance que je m'en sorte.

- Descend. m'ordonna celui avec les cheveux blanc.

- On ne te veux pas de mal ! rajouta le petit loup. Dis-nous juste ce que tu sais de Hansol et ce sera bon !

" Pas question."pensai-je entre moi-même. Si je leur disais où leur ami se trouvait, il y avait de grandes chances qu'ils ne prennent pas de gant et débarqueraient chez moi sous leurs formes de loup en pleine journée, ils seraient poussés par le besoin de retrouver Hansol. Ma soeur serait terrorisée et mes parents transformeraient cela en une troisième guerre mondiale contre tous les canidés, chihuahua compris. De plus, le groupe de Hansol n'aurait certainement plus le droit d'exercer. Il ne fallait en aucun cas que ça arrive. Théophile quand à lui, se verrait certainement arracher la tête d'un coup de gueule d'un des molosses. Mais je n'arrivais à définir cela comme une chose positive ou négative. Encore une fois, cela dépendrait de mon humeur.

- Je vais monter la chercher. soupira celui qui m'avait déniché.

Je déglutis difficilement alors que le garçon-loup s'approchait du tronc d'arbre et y planta ses griffes, qu'il avait fait ressortir pour l'occasion.

- Tu es déjà assez fatigué MingHao. dit le tout petit en poussant l'interpellé. Je vais monter.

- Je suis meilleur grimpeur que vous. coupa le troisième en écartant les deux autres. Je... elle s'échappe !!! cria-t-il.

En effet, le temps qu'ils se disputaient pour savoir qui allait venir me chercher, j'avais pris la décision de sauter le plus loin possible que mon corps me le permettait et de me mettre à courir pour ma survie. Ma condition physique était loin d'être glorieuse, mais j'arriverais peut-être à les semer dans cette forêt que je connaissais comme ma poche. Mais où aller après ? À la maison ? Autant se jeter dans la gueule du loup immédiatement ( du garçon-loup en l'occurrence). Près de mon père ? Ce serait la solution la plus logique pour un enfant cherchant aide et protection. Mais comme cela impliquerait de lui raconter comment j'en étais arrivée à me faire poursuivre par des loups, je préférais m'y refuser. Une idée surgit alors dans mon esprit. Chaque jeudi, il y avait un marché dans le village qui était très fréquenté. Si j'arrivais à aller jusque là, je me pourrais fondre dans la masse et ils n'arriveraient peut-être pas à me trouver. Aussi, s'ils voulaient me chercher dans une foule de gens, ils seraient forcés de se retransformer en humain, ce qui nous mettraient sur un même palier d'égalité au cas où nous devrions nous battre. Car oui, il était hors de question que je leur dise où était Hansol.

Je sautai au dessus d'une branche tombée par terre qui était un peu trop grosse que pour être simplement enjambée. Je les entendais, ils étaient juste derrière moi. Ils grognaient en me poursuivant. Je risquai un bref regard derrière moi : le loup rose était à une dizaine de mètres de moi, suivi de près par un loup blanc, et pas de trace du troisième. Mon rythme commençait à ralentir, je m'épuisais plutôt vite. Mais je devais tenir et au moins réussir à sortir du bois en espérant qu'ils ne me poursuivraient pas plus loin, ou du moins qu'ils se retransformeraient. Je voyais la sortie. Je voyais les arbres laissant filtrer la lumière du soleil et contrastant avec la route goudronnée d'où on apercevait un embouteillage. J'entendis crier mon nom, je n'y prêtais pas attention. Mais soudain, je vis sur ma droite le troisième loup qui arrivait. Pas le temps de changer de direction ou même de prendre de la vitesse que je me retrouvai plaquée à terre. J'atterris sur une racine ressortant du sol. Mon bras gauche prit le choc pour le reste de mon corps, je sentis une douleur fulgurante au niveau de mon poignet, mais j'étais trop sonnée que pour crier. Le loup était au dessus de moi, me menaçant de ses crocs dégoulinant de baves. Par réflexe, je fermais les yeux et pinçai les lèvres.

Run, there's a wolf ( Vernon SEVENTEEN )Where stories live. Discover now