My dog is the best

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À la manière d'un mauvais drama, je tombai à genoux sur le plancher, ne voulant pas croire ce que mes yeux voyaient. J'étais stupéfaite, abasourdie. Je jetai un coup d'oeil aux chaînes; il n'y avait pas trace de coup de mâchoire, elles avaient été débloquées manuellement. Ils avaient donc retrouvé la clé. Ma première envie était d'aller demander au fermier s'il n'avait pas vu " de jeunes chenapans débraillés" dans son champ, mais ne sachant pas dans quel état j'allais revenir de là, je préférais m'abstenir. Hansol... Je jetai un oeil à mon plâtre, relisant le message qu'il avait laissé dessus. Alors... Était-ce un adieu ? Était-ce un au revoir ? De quoi avaient-ils parlé lorsque je dormais ? Étaient-ils partis à cause de l'article ? Et bon sang, pourquoi ne m'avoir rien dit ?

Furieuse, je me levai et quittai la cabane. J'étais partagée entre mépris et tristesse. Je le déteste, mais il me manque déjà... Je parcourus tout le jardin, fouillant derrière n'importe quelle cachette, en vain. Alors que je m'aventurai sur le trottoir, je sentis une main se poser sur mon épaule. Pensant immédiatement à Hansol, je me retournai.

- Laure...? s'inquiéta Théophile en me palpant le front. Tu es toute pâle.

- Théo...murmurai-je. Ils...ils sont partis...

- Qui ça ?

- À ton avis idiot !? hurlai-je. Woozi est parti ! Hoshi est parti ! MingHao est parti ! HANSOL EST PARTI ! Hansol...

Sans vraiment m'en rendre compte, je me retrouvai dans les bras de mon cousin, en pleurs. Un élan d'affection de sa part ? J'en pris note dans un coin de ma tête. Il voudrait certainement obtenir quelque chose en échange...

Je le lâchai, finalement calmée. Il me proposa de faire un tour dans les bois pour les retrouver, ce que j'acceptai. Nous marchâmes longtemps, sans trace de loup. J'eus un pincement au coeur quand on arriva finalement à mon arbre. C'était de là que tout avait commencé, je n'aurais pas croisé Hansol si je n'y avais pas été. Je n'y aurais pas été si je n'avais pas eu la volonté de m'exiler une heure. Je n'aurais pas voulu m'exiler si je ne m'étais pas disputée avec ma mère. Je ne me serais pas disputée s'il n'y avait pas eu l'opération Théophile. Théophile n'aurait pas eu à venir ici si ses parents étaient plus présent. Et ainsi de suite ; un cause-conséquence infini. À partir du moment où l'on modifie ne serait-ce qu'un détail, tout s'effondre, le dénouement final est enseveli. Si on avait modifié quelques choses dans cette cascade d'actions, je ne l'aurais pas rencontré, et mon esprit serait certainement préoccupé par autre chose aujourd'hui que la recherche de cinq garçons-loups.

Au bout de deux heures de recherche, l'idiot abandonna et me ramena de force à la maison. De force, parce que je criais et le frappais. Il ne comprenait pas... C'était impossible qu'Hansol soit parti ainsi... sans un au revoir. Il ne pouvait pas faire ça. J'avais beau me convaincre qu'il l'avait bel et bien fait, je n'y arrivais pas, quelque chose clochait.

À la maison, je prétextai m'être disputée avec une amie pour expliquer mon expression semblable à une tombe. Ma mère me prépara une soupe, et mon père me raconta quelques anecdotes sur ses années d'université. Je rigolais de bon coeur mais peinais à me sortir Hansol de la tête. Théophile s'était affalé sur le canapé et avait sombré dans un sommeil agité : il gigotait et murmurait des paroles incompréhensibles. Manon essayait d'avoir une conversation avec lui, mais ses réponses n'étaient pas claires ou étaient totalement hors sujet. Ce ne fut que quand il commença à parler de loup que je me décidai à le prendre sur mon dos et le monter dans sa chambre. Manon avait pris le temps de lui repeindre le visage. Je fus forcée de manoeuvrer comme si j'étais un poids lourd pour ne pas le réveiller. Théo racontait à présent sa rencontre avec Hoshi.

- Le gars... trop mignon... mais après il m'a frappé... Mrphhhh... Et là il était plus trop mignon... s'appelait Soonyoung... Mrphhhhhh...

Il finit par se taire et sembla enfin naviguer dans des eaux plus paisibles. Je restai assise sur le bord du lit, regardant l'on cousin dormir. Il était extrêmement agaçant, malpoli, égocentrique et pas prêt à se salir les mains, mais durant ces derniers jours, j'avais quand même réussi à comprendre que c'était malgré tout mon cousin, et un membre de la famille. Ma famille. Chose que jamais rien ni personne ne pourra remplacer. La famille, c'est ton sang, un enchevêtrement de personne reliée entre elles par ce simple mot. Qu'importe ce qu'un adolescent en pleine crise dira ; Il n'est pas encore assez ouvert d'esprit pour accepter le fait que ce ne sont pas ses amis qui le pousseront vers le meilleur pour lui.

Run, there's a wolf ( Vernon SEVENTEEN )Where stories live. Discover now