Run, there's a wolf ( Vernon SEVENTEEN )

Walking and meeting

Mon après-midi d'école avançait lentement. Les profs étaient aussi déboussolés que nous, et n'arrivaient pas à poursuivre la matière. Alors ils faisaient la discussion avec les bavards de la classe, tandis que les autres faisaient mine d'écouter. Le directeur avait mis Théophile dans ma classe, j'avais eu du mal à me retenir de l'étrangler quand il a annoncé la nouvelle. De plus, mon titulaire avait mis mon cousin à côté de moi, me séparant ainsi d'Alice, ma meilleure amie, ce qui avait accentué ma rage. Mon esprit divaguait vers Hansol, enchaîné dans mon abri de jardin. Il était quand même curieux. Et quelle idée de se balader seul dans une forêt tôt le matin en période de chasse ! Une question surgit alors dans mon esprit : comment la rencontre entre Théophile et le lupin avait eu lieu ? Mon cousin l'avait-il simplement aperçu et hurler comme une fillette, ou le rappeur l'avait-il attaqué ? Je me jurai de lui demander à la fin du cours, je n'allais pas gâcher ne serait-ce qu'une micro-seconde pour l'idiot au détriment de cette leçon. Le savoir, quoi qu'on en dise, est plus important que n'importe quoi d'autre. Certains diraient la santé, mais comment entretenir la santé sans le savoir ? Maintenant, ce n'est que le point de vue de la petite personne que je suis.

Deux heures plus tard, la cloche sonna, nous libérant pour le reste de l'après-midi. Nous n'avions eu que trois heures de cours, mais Théophile était aussi content d'avoir fini qu'un travailleur ayant fini sa journée à l'usine. Il me déprimait plus qu'autre chose. Il était tellement peu scolaire ! Par contre, il avait un don pour sympathiser avec les gens. En seulement trois heures de cours, Théo avait déjà échangé quelques mots avec un quart de la classe et avait l'air d'être apprécié. Mes camarades devaient être aveugles, ou étaient tellement habitué à l'insipide que Théophile pouvait -un peu- ressortir du lot.

Je rejoignis Alice, toujours en train de ranger minutieusement ses affaires. Elle connaissait mon ressenti à propos de mon cousin, et, une semaine avant l'arrivée de Théophile en Belgique m'avait juré d'elle-même qu'elle garderait le même opinion sur lui que moi, coûte que coûte. Elle avait intérêt à tenir sa promesse.

- Vas-y Alice. la pressai-je. Tu peux le faire. Il y a moyen que tu ne rates pas ton bus.

Elle me frappa le haut de mon crâne avec son bloc de feuille qu'elle tenait en main avec un air de tueuse gravé sur le visage. Je ris en voyant sa tête.

- Méchante. marmonna-t-elle en enfilant son sac à dos qu'elle traînait partout avec elle depuis des années. - elle continua tout bas- il y a ton cousin devant la porte.

Je me retournai vers la dite porte et découvrit, en effet, Théophile m'attendant en croisant les bras.

- On peut y aller ? soupira-t-il.

- Vas-y avec Manon. Je vais au bois.

Il acquiesça et partit sans un mot. Depuis l'arrivée de Théophile, je n'étais plus retournée dans "ma clairière", et ça me manquait vraiment. L'air humide, les arbres, la végétation tellement touffue par endroit que l'on peine à avancer, mon arbre,... tout cela agissait comme une boisson énergisante ou comme un calmant sur moi, tout dépendait de ma situation du moment. Alors Hansol attendrait bien deux heures des plus. Renfermé dans cette cabane depuis déjà quatre heures, il ne devait plus avoir de notions de temps qui passe. De toute façon, il n'avait pas vraiment le choix, j'étais la seule, à ma connaissance, à pouvoir le sortir de là. Cela m'étonnerait franchement que Théophile (ou même Manon si elle était au courant) se mette de son plein gré à la recherche de la clé perdue.

J'accompagnai donc Alice à son arrêt de bus et partis par la suite de mon côté, espérant ne croiser personne qui pourrait s'interposer entre moi et ma clairière, je n'avais pas envie de m'énerver une fois de plus aujourd'hui. Je marchais à pas rapide, bousculais presque des gens, voulant arriver à ma destination au plus vite. Je fis signe à Alice quand elle passa devant moi avec son bus.