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Prologue.

J'me prénomme Jesym, j'ai dix neuf ans et j'fais partis de la communauté des gens du voyage.
Ma vie n'est pas si simple, j'suis fils unique.
Mon père est ferrailleur, faut dire qu'il fait pas fortune avec ce métier.
Ma mère, elle fait rien. Elle est amputer du bras gauche, accident de travail.
J'aide mon père ainsi que ma mère.
On est tout le temps sur le voyage alors j'ai pas vraiment d'amis.
Ma famille ? Tss qu'une bande de p'tite pute !
Personne était là quand ma mère s'est faite hospitaliser à cause de son bras, personne.
J'ai garder contact qu'avec deux-trois cousins, c'est tout.

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1.

Tout l'monde parle du racisme envers les maghrébins et les black, mais le racisme envers les gitans, qui en parlent ? Personne.
Y en as qui s'plaigne de deux-trois insultes, moi qu'est ce que j'devrais dire.
J'ai arrêter l'école à huit ans parce que tout les jours ont m'insulter de manouche, crasseux, pouilleux.
Pourtant Dieu seul sait j'me lavais et encore aujourd'hui j'me lave.
Peut être qu'on habite pas dans une maison mais dans notre caravane on a nous aussi la douche.

J'ai une grande cicatrice qui part de mon oeil gauche jusqu'au coup. Pourquoi ?
Un soir au camp y a eu une fusillade en pleine nuit parce qu'on était installé sur un terrain juste en face d'une banlieue.
Les habitants n'ont pas apprécié d'avoir des voisins.
Ce soir là j'étais dehors avec mes cousins, quand j'ai entendu les coups de feu j'me suis tout de suite dirigé vers la caravane de mes parents sauf que j'ai oublier le fil barbelé qui se trouvait sur ma route.
Conséquence ? Je ressemble à un monstre.

La vie de bohème c'est pas l'paradis.
J'suis balafré par la vie, j'porte les coups dur sur le visage.
Le passé j'y pense chaque jour.
Dans ce système on est pas apprécié mais on fait avec.
On nous rejette sans cesse, on nous juge sans nous connaitre.
Le racisme n'est pas destiné qu'au gens de couleurs, nous les voyageurs on est aussi visé.
Beaucoup de gens ont tendance à oublier.

Chaque jour chez nous y a un malheur qui arrive.
Hier c'est un cousin qui s'est jeté de sa voiture, traumatisme crânien ça pardonne pas.
Il laisse derrière lui une femme et deux garçons âgés seulement de six ans et le dernier âgé de deux mois.

J'aimerai qu'il y ai un monde meilleur pour nous français qui vivent en France et qui sont considérés comme étranger.
La couleur de peau et l'origine ne fait pas d'un Homme quelqu'un de mauvais.

Ma mère - Jesym mon fils, vient manger.

- J'arrive.

À chaque repas le silence règne.
Le bonheur ça fait longtemps qu'on ne connait plus.

Ma mère - Angelo, y a plus de sous pour faire les courses. Comment on va faire ? dit-elle inquiète.

Mon père - J'sais pas Maria, le boulot ça vaut rien en ce moment.

Voir mes parents inquiets à cause de l'argent ça me tue.
J'mange le moins que je peut pour leur laisser à eux.

- Moi j'ai dix euros qu'il me reste, je vous les donne.

Ma mère - Non garde les mon fils, c'est à toi.

- Mais mama tu paye bien à manger avec ton argent, c'est rien que dix euros.

Je me lève de table et pars chercher mes dix euros.
Croyez le ou non mais dix euros pour nous ça représente beaucoup.

- Tient 'man prend les s'te plait. En lui donnant les dix euros.

Ma mère - Merci mon fils, que Dieu te garde. Dit-elle en m'embrassant la main.

Ma mère est très croyante. À l'époque je l'étais aussi mais la vie à fait que je me suis éloigné de Lui.
Les coups bas m'ont enlevés la foi.

Le soir j'entend ma mère implorer Dieu de nous aider à surmonter la pauvreté, de nous donner de quoi manger et boire.
J'admire ma mère et mon père.
Deux êtres courageux qui ont eu beaucoup d'obstacles dans la vie.

Demain nous repartirons sur la route.
Les gens du village ont tout fait pour qu'on dégage vite.
On est rester seulement cinq jours.
On veut de nous nulle part, où aller ?

Mon père est au volant de la camionnette et moi je conduis la voiture qui traque ma caravane.

À seulement dix neuf ans j'en ai vécu des choses.
Avec mes cousins ont allaient volés des poules pour la communauté mais tout ça maintenant c'est lointain.
Chacun fait sa vie de son côté.

Elle est loin l'époque où on riait, jouait tous ensemble.
Maintenant on se déchire pour de la nourriture.

On s'installe sur une aire d'accueil pour gens du voyages.
Celle-ci est bien remplit.

Mon père - tu va pouvoir te faire des copains ici mon fils. Dit-il en m'ébouriffant la touffe.

J'aide la Mama à faire la cuisine.
Le daron part se faire de nouveaux potes.
C'est le seul d'entre nous trois qui est sociable.

Ma mère - aller va avec ton père Jesym, je vais me débrouiller.

- nan 'man, j'reste là.

Ma mère - t'es têtu.

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Bohémien balafré.

J'attend vos avis avec plaisir. ✌️

Pour cette nouvelle chronique j'me suis mise dans la peau d'un nouveau genre de personnage.
J'sais pas si sa va vous plaire en tout cas moi j'aime bien ✋💋

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Création : 1 novembre 2015.

Bohémien balafré.Where stories live. Discover now