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« Y a ceux qui avance comme des soldats, qui encaisse les coups sans demander pourquoi. »

Partie 5

Peu à peu la pauvreté s'estompe. Grâce à mon père et à son travail intensif on arrive à sortir la tête de l'eau.

Aujourd'hui Jawed m'a proposé d'faire un foot avec lui et ses potes, j'étais pas très chaud du coup j'lui ai sortis une excuse bien pourrie.

Au camps j'suis un gars grave solitaire, j'parle peu, seulement pour les choses utiles.
Avec Jawed c'est pareil, j'suis pas l'genre de gars qui débite des suites de mots à longueur de journées, nan moi j'suis plutôt l'mec qui observe, et garde tout pour lui.
Depuis petit j'suis né comme ça, mon père m'a toujours mis en garde de n'accorder sa confiance à personne.
Même mes cousins ne connaissent rien sur moi, même moi à vrai dire.

Vingt ans que j'me bat contre cette société, pour qu'on arrête de nous pointer du doigt, qu'on nous accorde un regard méprisant.
Quand j'met un pied au supermarché, tout les vigiles me suivent, à croire j'vais voler.
J'vais pas mentir, ouais je l'ai fais plusieurs fois mais c'était pour la survie de ma famille.
J'pouvais pas rester là à rien faire, fallait que j'agisse et c'était la seule solution que j'avais trouver.
Maintenant j'ai arrêter ou alors j'fais seulement une pause jusqu'à la prochaine crise de thunes.
Si il faut j'recommencerais quitte à ce que la flic-caille viennent me récupérer avec des menottes, j'm'en bat les reins, seul le bien d'ma miff m'importe.

Encore une journée que j'vais passer sur mon lit à rêver d'une vie meilleure.
Le faite de rien faire me donne des fourmis dans les jambes.
J'décide de m'bouger les guiboles.
J'embarque mon vieux tel et mes écouteurs avec moi.
C'est vrai que j'fais peur à voir avec ma cicatrice qui prend toute la place sur mon visage mais j'essaye de la masquer avec une casquette que j'quitte jamais.
C'est vraiment mon défaut cette cicatrice, elle me rappelle à quel point on est mal aimer, nous les gens du voyage.

J'me pose contre un arbre. J'pense plus à rien.
Rare sont les moments où ma bouche peut postillonner quelques choses d'intelligent.
J'm'exprime peu donc le peu de mots que j'débite c'est du charabia.
Pour vous à l'écrit, j'écris bien, mais oralement j'suis vraiment un cas.
J'ai du mal avec la langue française, j'ai du mal tout court avec les français.

[ .. ]

J'suis réveiller par des cris. Je regarde par ma fenêtre et vois un troupeau de Schtroumpfs à l'entrée du camp.
C'est quoi cette merde encore ?
J'met un short et sors voir ce qu'il se passe.

Les flics veulent encore nous expulsé, ils disent que c'est juste temporaire afin d'ajouter quelques modifications à la place mais nous on sait très bien que c'est pour la démolir.

.. - Allez-y expulser nous mais je jure sur mon p'tit que demain on va tous venir devant votre cage à poule avec nos caravanes ! Dit un daron du camp.

.. - On en veut pas nous des modifications, on peut l'faire nous même ! Dit un autre près à rentrer dans les keufs.

.. - Ça sert à rien de s'énerver, c'est juste pour quelques semaines.  Crache le maire de la ville.

La cloche retentit, c'est l'heure de la prière.
Tout l'monde se dirige sous le chapiteau.
Un flic allait les suivre mais j'les ai vite stoppé.

Finalement ils sont repartit mais on sait bien qu'ils ne lâcheront pas l'affaire aussi vite.

Ils sont revenus trois jours après, encore plus nombreux que la première fois.
J'observe les miens se défendre avec leurs arguments.
Mon père s'explique avec un flic, ils font des grands gestes.
Les plus jeunes insultent les forces de l'ordres, d'autres lancent des cailloux, y en as même qui sont placés en face des keufs armés de fusils.
Les p'tits d'chez moi c'est des narvalos.

.. - Bâtard on va t'cramer au chalumeau ! Cri un môme.

Les autres suivent et insultent à tout va.
Les keufs ne savant plus quoi faire, embarquent quelques darons.
Y en as qui se laissent pas faire, ça part en couilles, ça s'tape.
J'vois mon père foncer dans l'tas, j'peut pas rester les bras croisés et rien faire, je suis mon repère et frappe tout ceux qui porte du bleu marine.

La pire couleur qui puisse exister. Le bleu marine.
Ils disent qui sont là pour protéger la nation et faire appliquer les lois.
La blague.
Quelle loi dit qui faut expulser plusieurs familles juste pour leur origine ?
Juste parce que ces putains d'habitants nous craignent, voleurs de poules ils disent.

Je sors du comico avec quelques darons, y compris le mien.
On s'est fait embarqué, fallait pas s'étonner.
Soit disant ils nous restent une semaine pour dégager du camps, la blague.
On va rester qu'ils le veuillent ou non !

[ .. ]

Il disait : « On va rester qu'ils le veuillent ou non ! »
Mais finalement est ce qu'on a eu le choix ? Non.
Ils nous ont fait évacué comme de la merde.
Plus d'une trentaines de familles se retrouvent sans électricité ni eau.
Moi et ma famille on s'retrouve à la case départ.
On avait réussis à s'en sortir, on avait trouver un équilibre, on se sentait bien autour d'eux maintenant va falloir trouver un autre endroit.

Mes parents se sont liés d'amitié avec les parents de Shana. Marco et Angela.

Marco - Moi je connais une place, on peut s'y installer.

Mon père - Pourquoi pas ? Toute façon on a pas d'autres choix.

On s'dirige tout les six vers cette fameuse place. Je sens que ça va fighter.
La place d'Marco se trouve juste en face de la cité de Jawed. En faite c'est même pas une place, c'est genre une place d'herbe, auparavant y avait un grand hlm mais ils l'ont détruit.

Marco - Qu'ils viennent nous emmerder ici, ils vont voir ! Dit-il très énervé.

Ils appellent le reste du camp et en quelques minutes une cinquantaine de caravanes se sont poser en face de tout ces hlm.

Ma mère - On devrait pas rester ici Angelo, les gens ne vont pas nous apprécié. Dit-elle très inquiète.

Mon père - Ne t'inquiète pas Maria, ce coup-ci il ne se passera rien. Dit-il en essayant de la rassuré.

Eh ouais rappelez vous auparavant ce qu'il m'est arriver, ma fameuse cicatrice.
Cette fois-ci j'espère bien qu'ils seront plus indulgents que les autres.
Parce que bien évidemment faut pas mettre tout l'monde dans l'même sac, y a des bons et des mauvais partout ; peu importe la religion, les origines, la race.

L'installation finie, manque plus qu'on nous apprécies -rire nerveux-.

Bohémien balafré

Bohémien balafré.Where stories live. Discover now