Chapitre Onze

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 Je suis sollicitée de tous les côtés. Partout, des élèves me parlent, me demandent de raconter mon coma... J'ai l'impression qu'ils ne savent même pas que je suis en quelques sortes amnésique. Mais je ne leur réponds pas. Je les regarde, en faisant mine de ne pas comprendre. Et quand une personne insiste vraiment, je jette un œil sur Drago pour qu'il réponde à ma place. Je n'ai encore rien mangé, je n'en ai même pas le temps, et l'envie surtout. Car dès que je fais quelque chose, que je regarde quelque part, toute la table de Serpentard fait exactement la même chose que moi ! C'est Horrible ! J'ai envie qu'ils me laissent tranquille, tous !

Cela fait environ quelques minutes que nous sommes à la table, quand j'entends derrière moi une voix familière...

Voix : Miss Granger ? Vous, ici ? Quelle surprise !...

Je me retourne et découvre le plus horrible, le plus cruel et le plus détestable des professeurs. Je fronce les sourcils en le voyant. Je rêve ou quoi ? Sa voix est comme métamorphosée ! Il me parle doucement, lentement, et ne me regarde pas de haut.

Rogue : Si je m'y attendais, ça... On m'avait prévenu que vous vous étiez réveillée, mais que vous descendiez prendre le déjeuner avec nous... ! C'est un honneur.

J'en ai le souffle coupé. Il a perdu la tête ou quoi ? Est-ce le fait que je sois une Serpentarde qui le rend si gentil ? Oui, ça doit être ça. En tout cas, c'est vraiment choquant...

Je n'ose rien répondre, et le laisse enchaîner.

Rogue : Très bien, je vois que vous avez perdu votre si belle voix, je vais donc vous laisser finir de manger. Ah, au fait. J'aimerai vous voir au plus vite dans mon bureau, dès que vous en aurez le temps, bien sûr. Bonne journée, Miss.

Il me fixe et me fait un... sourire ? Non, ce n'est pas possible ! Je rêve ! Je suis devenue toute rouge, j'en suis sûre ! Je baisse les yeux pour éviter son regard. Heureusement, il détourne les talons et s'en va. Quand je sens que j'ai repris ma couleur naturelle, je lève les yeux vers Drago, et lui dit doucement :

Moi : Qu'est-ce qu'il me veut ?

Malefoy : Qui, Rogue ? Oh, pas grand-chose. T'inquiète pas, il veut seulement te parler de ton réintégration dans les cours de l'école. Rien de très important.

Je fais un petit oui de la tête. Ma réintégration ? C'est peut-être un peu tôt... Les choses vont tellement vite depuis que Drago m'a proposé de sortir.

Moi : Je... je dois y aller seule ?

Malefoy : Seule ? Quelle idée ! Je te ne laisserai jamais, Hermione. Tu peux compter sur moi.

Moi : D'accord mais... Drago, on peut s'en aller, s'il te plaît ? Je ne supporte plus toute cette agitation... Ca me coupe même l'appétit...

Malefoy : A tes ordres. Nous allons dans le parc, si tu veux. Il fait un temps magnifique. Et il n'y a presque pas de monde, dehors.

Moi : Oui ! C'est parfait ! Allons-y maintenant, s'il te plaît.

Il est vraiment adorable... Je n'en reviens pas de la chance que j'ai. Il est tellement attentionné, charmant, compréhensif... Il me lâche et se lève. Pile à cet instant, une trentaine de têtes se tournent vers lui. Il me prend par la main et je me lève à mon tour. Aussitôt, la voix stridente de Pansy s'élève :

Pansy : Quoi ? Vous Partez ? Où ça ? Pourquoi ? Attendez-moi, j'arrive !

Malefoy : R'assis-toi, Pansy. Tu ne viens pas avec nous. D'ailleurs personne ne vient avec nous.

Drago regarda tous les Serpentards, qui l'écoutaient, en prononçant cette dernière phrase. Pansy se tait et se r'assit sagement. Quelle autorité... Incroyable. Il me regarde, me prend par la main et nous sortons de la Grande Salle, laissant tous les élèves muets.

***

Le soleil est si agréable... L'été est enfin de retour. C'est incroyable. Il neige et il pleut pendant des semaines, je m'endors et à mon réveil il fait chaud comme en Afrique. Malefoy et moi, nous sommes allongés dans l'herbe, à l'ombre d'un grand arbre. Je ferme les yeux, et écoute les oiseaux chanter. L'air est pur, je me sens si bien. Pas d'élève à l'horizon, personne pour me harceler. J'ai presque l'impression d'être retourner dans mon rêve. Et quand j'ouvre les yeux, je découvre... Malefoy. A mes côtés. Il ferme les yeux, lui aussi. Je l'observe pendant un moment. Et puis je l'observe, puis je me dis qu'il est parfait. Il a déjà un physique plus que magnifique, il est extrêmement mignon, il est mon protecteur en toute circonstances, il ne me brusque pas, il est attentif et... il m'aime. Il m'aime pour de vrai. J'ai l'impression d'être unique, à ses côtés.

Il ouvre soudain les yeux et tourne la tête vers moi. Je rougie de m'être fait surprendre avec ce sourire béa, alors que je l'observe ! Je détourne aussitôt les yeux, fait mine de ne pas l'avoir regardé. Mais c'est trop tard, bien sûr. Il se met sur le côté et tient sa tête avec sa main, coude posé dans l'herbe. Moi, je suis allongée, les cheveux étalés dans l'herbe, les bras posés sur mon ventre.

Malefoy : Tu penses à quoi ?

Moi : Moi ? A rien.

Malefoy : Menteuse. Tu n'as pas arrêté de me fixer depuis tout à l'heure, je l'ai bien remarqué.

Moi : Te... te fixer ? Oh, c'était un hasard. J'écoutais les oiseaux.

Minable. Mais alors plus que minable. Moi et les mensonges, ça fait deux. Je suis certaine qu'il n'a pas cru un seul mot que je disais. J'ai honte. Heureusement, il n'insiste pas, et comme il a les yeux ouverts, j'en profite pour lui poser « la » question qui me trotte dans la tête depuis qu'on a quitté la Grande Salle :

Moi : Au fait... je voulais te demander... je suis si détestée que ça ?

Malefoy : Détestée ?! Bien sûr que non ! Tu as bien vu, tous les Serpentards étaient fous de joie de te revoir !

Moi : Oui, je sais, mais je veux parler des autres...

Malefoy : Ca ne t'avait jamais dérangé jusqu'à présent.

Je ne réponds pas tout de suite. Un court silence s'installe, puis je continue :

Moi : Donc, je suis bien détestée par tout le monde.

Malefoy : Sauf les Serpentards ! C'est le plus important ! Les autres, on s'en fiche...

Ouais, c'est ça... Tu veux dire que tu t'en fiches. Mais moi, tu oublies que je ne suis pas comme ça ! Je n'ai pas l'habitude d'être méprisée par les autres maisons. Il n'y a que Serpentard que je peux tolérer. Et là, n l'occurrence, c'est la situation inverse qui se produit... Il a du se rendre compte que je n'étais pas tout à fait d'accord, car il enchaîne :

Malefoy : Oooh... Hermione... il ne faut pas que tu t'en fasses ! Tiens ! Tu n'as qu'à venir avec moi au Bal de Mai ! C'est demain soir ! Ce sera l'occasion de te rendre compte si on déteste tellement que ça, et surtout... de fêter ton retour parmi nous...

Il me fait un petit sourire complice. Je sais d'avance que je n'ai pas le choix, mais j'hésite. Moi ? Aller à un bal avec Malefoy comme cavalier ? Ca me paraît tellement... merveilleux ! Oui, c'est ça, merveilleux ! Ca ne me semble même plus étrange, farfelu, inimaginable. Non, je suis au paradis.

Moi : Un... Bal ? Je... je sais pas...

Malefoy : Comment ça, tu ne veux pas y aller avec moi ?

Moi : Non, non ! Ce n'est pas ce que je veux dire – au contraire – mais, j'ai peur du regard des autres... Et en plus, je n'ai rien à me mettre !

Malefoy : Ce n'est pas un problème, Pansy va s'occuper de toi, et tant que je suis là, tu n'as rien à craindre.

Moi : - après une petite hésitation – Bon... d'accord.

Malefoy : Hermione, tu es formidable. Je retrouve enfin la Serpentarde que j'aime.

Il me regarde et sourit, heureux de ma réponse. Un Bal. Je n'arrive pas à y croire. Je vais aller à un bal accompagné de Drago Malefoy. Et en temps que Serpentarde. Serpentarde... c'est une dure réalité que je dois maintenant accepter.



Nouvelle vie, ou cauchemard... #DramioneNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ